Idriss Déby rencontre son opposition
9 mai 2018Ils étaient plus de deux cent partis politiques toutes tendances confondues, majorité et opposition comprises, à avoir répondu favorablement à cette rencontre avec Idriss Déby mardi (08.05) à la suite de la promulgation de la constitution de la 4ème république.
Zène Bada, secrétaire du parti au pouvoir, nous livre le sens de cette rencontre : "Depuis toujours, quand nous allons vers des élections, il y a ce genre de rencontre. Il y a une spécificité au Tchad où nous mettons un cadre de dialogue politique qui met en place les structures des élections."
Au nombre des partis présents à cette rencontre, l’UNDR du chef de file Saleh Kebzabo. Si les partis de l’opposition veulent avoir des élections apaisées, ils n’ont pas d’autre choix que d’aller à la table de négociation, soutient Célestin Topona Mocnga, premier vice-président de l’UNDR.
"Est-ce que les partis politiques ont un autre choix que de s’entendre pour envisager dans de nouvelles conditions les prochaines échéances électorales? Mais au niveau de l’opposition, nous sommes sincères avec nous-mêmes. Même avec les partenaires qui sont de la majorité. Mais à condition que cette sincérité soit réciproque", affirme M. Topona.
En réunissant tous les partis d'opposition, le président tchadien semble être celui qui dicte le tempo politique. Seul Ngarledji Yorongar, le leader du parti Fédération, action pour la république (FAR), n’était pas à cette rencontre.
"Sa quatrième république est une stupidité qui ne mérite pas mon déplacement. Deuxièmement, je suis dans ma circonscription électorale. Donc je ne juge pas nécessaire de me déplacer", soutient l'opposant.
Pour l’enseignant chercheur Ngaoudandé Irlo, cette rencontre permet de décrisper quelque peu la situation politique après le passage en force du président Idriss Déby avec sa nouvelle constitution.
"C’est déjà une bonne chose mais on attend de voir le contenu et puis le texte même. Quelles sont les garanties accordées à tous les Tchadiens de l’opposition et ceux de la diaspora qui veulent rentrer, est ce que la main tendue est sincère ?", s'interroge-t-il.
Au sortir de cette rencontre, qui s’est faite à sens unique, sans que l’opposition présente n’ait eu droit à la parole, il est question pour les acteurs politiques de redéfinir des nouveaux textes pour donner plus d’efficacité au cadre national de dialogue politique.