Il y a 70 ans, la bombe nucléaire sur Hiroshima
Le 6 août 1945, un énorme champignon nucléaire s'élevait au-dessus d'Hiroshima, au sud du Japon. Les États-Unis venaient d'attaquer la ville, avant celle, de Nagasaki, mettant fin à la Seconde guerre mondiale.
La première attaque
Le 6 août 1945 au matin, 13 hommes sont à bord du bombardier américain B-29 baptisé Enola Gay. Ils larguent au-dessus d'Hiroshima, Little Boy ("petit garçon" en français), une bombe à uranium dotée d'une force destructrice équivalente à 16 kilotonnes de TNT. Elle explose en une boule de feu dégageant une température d'un million de degrés Celsius.
Une température insoutenable
La température au sol a atteint 4.000 degrés, de quoi faire fondre de l'acier. Des souffles de 1,5 kilomètre par seconde arrachent tout, les blessures des habitants sont terribles. On estime à 140.000 le nombre de morts, au moment de l'impact puis après, sous l'effet de l'irradiation.
Nagasaki, une deuxième cible
Le 9 août 1945, trois jours après Hiroshima, l'armée américaine a largué une bombe au plutonium sur la ville portuaire de Nagasaki, plus au sud. L'arme est nommée "Fat Man" et a une force explosive de 22.000 tonnes de TNT. L'attaque tue quelque 74.000 personnes.
Une cible symbolique et stratégique
La photo montre les restes de l'usine d'armement Mitsubishi et un bâtiment scolaire en béton armé, situé au pied des collines de Nagasaki. Le port compte de grands chantiers navals. C'est également là qu'ont été construites les torpilles utilisées par le Japon pour attaquer la flotte américaine à Pearl Harbor, en décembre 1941. C'est à cette date que les États-Unis sont entrés en guerre.
Des dizaines de milliers de victimes
Des mois après les attaques, des dizaines de milliers de personnes meurent des effets des explosions. Rien qu'à Hiroshima, à la fin de 1945, 60.000 personnes succombent à cause des effets des rayons, des brûlures et d'autres blessures graves. Le nombre de victimes des deux bombardements atomiques au Japon est estimé à 230 000.
Le 15 août 1945, le Japon capitule
Après Hiroshima et Nagasaki, de nombreux Japonais craignent une troisième attaque sur Tokyo, la capitale. Le 15 août 1945, le Japon annonce sa capitualtion, par la voix de l'empereur Hirohito. La Seconde guerre mondiale prend fin en Asie. Pour de nombreux historiens, ces attaques nucléaires américaines sont un crime de guerre.
Hiroshima, marquée à jamais
Sept décennies après la bombe, cette ville de 1,2 million d'habitants est à nouveau un centre de commerce prospère mais les cicatrices physiques et psychiques demeurent. À l'époque, les survivants ont été exclus, par peur de la contagion de leurs maladies. Beaucoup ont eu du mal à trouver un emploi ou à se marier. Certains "hibakusha" (victimes de la bombe nucléaire) évitent de parler de ce drame.
Ne pas oublier
En mars 2011, un tsunami géant a dévasté la centrale de Fukushima, provoquant le plus grave accident nucléaire civil depuis Tchernobyl. Aujourd'hui, des survivants d'Hiroshima et de Nagasaki militent, comme d'autres Japonais, contre le redémarrage des réacteurs nucléaires du pays, voulu par le Premier ministre Shinzo Abe. Pour eux, l'énergie atomique ne peut pas être contrôlée à tout prix.