L’industrie africaine de la noix de cajou s'est très rapidement développée au cours de la dernière décennie. Dans cette période, le continent africain est devenu un producteur réputé de produits agricoles de base, au nombre desquels la noix de cajou qui se classe régulièrement comme étant l’un des produits de base les plus importants économiquement. Cette graine oléagineuse est produite par plus d’une vingtaine de pays depuis le 18e siècle et les années 70 ont été l’âge d’or de l’industrie africaine du cajou où la valeur ajoutée intérieure a atteint son niveau le plus élevé.
La taille actuelle du marché africain du cajou est estimée à environ 823 millions de dollars (en 2024) et devrait atteindre 985 millions de dollars d'ici 2029, avec une croissance de 3,67 % au cours de la période de prévision. Ce sont les chiffres de Mordor Intelligence, une société d'étude de marché mondiale qui publie des rapports d'étude personnalisés pour des industries à travers le monde.
Cette croissance révélée du marché est tirée par plusieurs facteurs, tels que la demande croissante de noix de cajou sur le continent, en raison de leurs avantages nutritionnels naturels.
L'industrie du cajou est donc devenue très importante pour le développement économique des pays producteurs, non seulement par la création d'emplois et la réduction de la pauvreté, mais également pour l'avenir de l'industrie mondiale.
Mais la filière est confrontée à de nombreuses difficultés qui ont des répercussions sur son positionnement sur le marché mondial. L’instabilité politique croissante à travers le continent africain ainsi que l’application de politiques commerciales défavorables ont contribué au déclin de cette dynamique industrielle, sapant ainsi fortement la confiance des investisseurs du cajou dans l’Afrique. Même si certains pays ont continué d’accroître leur production d’amandes brutes, la transformation a stagné bien en-dessous de celle des économies les plus industrialisées au Vietnam, en Inde et au Brésil.
Selon l’ACA, l’Alliance du Cajou Africain, la perte de cet ajout de valeur est significative. Cette structure, qui regroupe toutes les organisations faîtières et les sociétés de la filière anacarde, estime qu’une augmentation de 25 % de la transformation des noix en Afrique générerait plus de 130 millions de dollars de revenu pour les ménages et améliorerait de manière substantielle la vie de bon nombre de familles dans les zones rurales.
Dans ce magazine, nous explorons les forces et les faiblesses de l’industrie africaine du cajou et les défis qu’elle doit relever pour se hisser en tête de la concurrence mondiale. Quels sont les leviers à actionner pour faire face à la compétition ? Comment l'Afrique peut-elle valoriser sa production localement tout en conquérant de nouveaux marchés ?
Cliquez sur l’image pour écouter l’intégralité des explications de :
- Adeline Somda, directrice générale de ANATRANS au Burkina Faso
- Boubacar Konta, président de l'interprofession anacarde du Sénégal
- Enza Koulibaly, secrétaire général de l'interprofession anacarde Côte d'Ivoire.
Et aussi le reportage de Julien Adayé, le correspondant de la DW à Abdjan.