Insécurité alimentaire au Sahel
5 mars 2014La Mauritanie fait partie de neuf pays africains (avec le Burkina Faso, le Cameroun, la Gambie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad) identifiés par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) comme ceux dont les habitants sont menacés par la famine et la malnutrition en 2014.
La côte touchée
Mérous, crevettes ou crustacés... sur le petit marché aux poissons près de la capitale mauritanienne Nouakchott, Omar Ba propose toutes sortes de produits de l'Atlantique. Cela fait 13 ans que le jeune homme est vendeur sur ce marché, mais aujourd'hui, dit-il, son travail devient de plus en plus difficile.
« Chaque année ici à Nouakchott la pêche diminue, nous même on l'a constaté. Chaque année s'il y avait 100 ou 200 tonnes par jour cela diminue de moitié. Au lieu de faire 20 kilomètres pour avoir le poisson maintenant il faut faire 30 ou 40 km. Parfois tu pars une semaine en mer tu ne trouves rien et tu reviens. »
Depuis longtemps, les zones de pêche au large de la côte mauritanienne sont considérées comme surexploités. Il faut dire qu'en plus des pêcheurs qui jettent leurs filets, il y a aussi de grands navires industriels venus de Chine et d'Europe. Conséquence : les ressources naturelles du pays diminuent de plus en plus alors que les prix des denrées alimentaires ne cessent d'augmenter.
Plusieurs régions concernées
À cela s'ajoutent des catastrophes naturelles comme la sécheresse, les inondations, mais aussi les conflits qui affectent certaines régions. Rodrigue Vignet, du Programme alimentaire mondial résume la situation.
« Je vais donner trois chiffres, le premier c'est qu'il y a plus de 20.000 personnes qui souffrent d'insécurité alimentaire c'est-à-dire une personne sur huit. Nous avons également malheureusement plus de 1. 600 milles personnes qui sont déplacées ou réfugiées et qui ont des besoins énormes et très spécifiques. En plus nous avons plus de 2 millions et demi de personnes qui ont besoin d'une assistance d'urgence alimentaire et humanitaire. »
L'organisation onusienne estime qu'il faudra, rien que pour cette année, un milliard et demie d'euros pour nourrir la population sahélienne. La crise alimentaire touche en effet non seulement les zones désertiques mais aussi les banlieues et les zones côtières.