1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

En Iran, le courage face à la répression

Marco Wolter | Avec agences
12 octobre 2022

En Iran, la contestation contre l'autoritarisme et les règles imposées par les religieux ne faiblit pas, malgré la répression qui a déjà fait plus de 100 morts.

https://p.dw.com/p/4I6Hm
En pleine nuit, une femme sans foulard, fait le signe de la victoire, dans une rue pleine de décombres suite à des manifestations
Des armes lourdes auraient été utilisées contre les manifestants à Sanandaj, la capitale provinciale du Kurdistan, d'où est originaire Masha AminiImage : UGC

Depuis la mort de Masha Amini, mi-septembre, décédée après une arrestation de la police des mœurs pour n’avoir pas porté le foulard correctement, des manifestations et des actes de désobéissance civile se déroulent un peu partout dans le pays. 

Les Iraniennes et Iraniens sont ce mercredi encore descendus dans la rue. La contestation pour dire non au régime théocratique et aux règles vestimentaires imposés par les religieux est ainsi entrée dans sa quatrième semaine. 

Une femme, vue de dos, marche dans une rue, juste derrière un religieux
La photo de cette femme sans foulard, malgré les risques qu'elle encourt, témoigne du courage des femmes iraniennesImage : Cheragh_aseman/twitter

Réseaux sociaux

Pour constater la réalité sur le terrain, et face au verrou sur l’information indépendante posé pr le régime iranien, il suffit de recherche le hashtag #MashaAmini sur les réseaux sociaux. 

On tombe alors, parmi tant d’autres résultats, sur la photo d’une femme, les cheveux mi-longs et découverts, qui marche juste derrière un religieux, en pleine rue, en plein jour. Une photo qui circule en ce moment sur les réseaux sociaux et une scène du quotidien qui n’était pas possible il y a encore quelques semaines. 

Sur d’autres vidéos, des femmes enlèvent leur foulard dans la rue. Certaines les brulent. Dans les nombreuses manifestations, les protestataires scandent "mort au dictateur", "mort à Khamenei".
Les vidéos continuent à affluer sur les réseaux sociaux, malgré les restrictions imposées par les autorités. L’ONG Netblock montrait encore ce mercredi (11.10) que le niveau du trafic sur internet ne dépassait pas les 25 % de ses capacités. 

Le week-end dernier, une chaine de la télévision d’Etat a été piratée. En plein discours du guide suprême, qui dénonce une main invisible américaine et israélienne pour déstabiliser l’Iran, est apparu un message appelant au soulèvement. 

Ecoutez le sujet dans sa version audio

Des adolescents tués par balle

Les activistes prennent soin de flouter les images des manifestants, comme ici à l’université de Guilan dans le nord de l’Iran ce week-end, relayé par Iran Human Rights. Car être identifié par les autorités peut vous coûter la vie. 

L’ONG recense déjà au moins 108 morts et met en garde contre "une imminente répression dans le sang" dans le Kurdistan iranien, d’où est originaire Masha Amini, et l’un des épicentres du mouvement.  

Parmi les victimes, de nombreux enfants et adolescents, battus à mort ou tués par balle, comme Sarina Esmailzadeh, qui n’avait que 16 ans. Les autorités ont tenté de faire croire à un suicide selon Amnesty. 

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais