Le président allemand en visite officielle en Chine
23 mars 2016
Peu de personnalités politiques s’y seraient risquées. Et pourtant, le président allemand Joachim Gauck a condamné le régime dictatorial communiste, lors de sa visite à l’Université de Tongji, à Shangai. Alors que la Chine est dirigée depuis 1949 par le Parti communiste, le président a évoqué sa propre expérience en ex-Allemagne de l’Est. Il a lui même lutté pour la démocratie dans les années 80. "La plupart des gens ne se sentaient ni heureux ni libérés", a-t-il déclaré, avant de poursuivre : "les biens matériels et le statut social ne peuvent éternellement se substituer aux libertés individuelles".
Il aura fallu le national-socialisme et la dictature communiste d’après-guerre à l’Est, pour que l’Allemagne s’ouvre au principe de libertés citoyennes. En évoquant ainsi le passé de l’Allemagne, Joachim Gauck a pointé du doigt les manquements de la Chine en matière des droits de l’homme.
Une situation inquiétante
Il a rappelé la famine et la désolation causées par le régime de Mao Zedong, dans les années 1950. Depuis juillet 2015, environ 250 avocats et militants ont été arrêtés, et les autorités ont renforcé leur contrôle sur les universitaires et les médias.
Gauck s’est dit préoccupé par cette situation. Selon lui, le pouvoir ne devrait pas se situer au dessus du droit.
"Une université doit être un lieu de recherche sans entrave et de débats ouverts et francs", a-t-il ajouté, devant une centaine d’étudiants et de professeurs.
À côté de l’actuel chef d’État Xi Jinping et du Premier ministre Li Keqiang, Joachim Gauck a rencontré plusieurs personnalités politiques et représentants de la société civile. Il a également tenu à se rendre au musée juif de Shanghai, pour commémorer les quelque 20 000 Juifs d’Allemagne et d’Europe ayant fui le régime nazi pour la Chine.