Jusqu'où ira Poutine ?
29 août 2014Pour Die Welt, il est impossible de le nier : le monde est témoin d'une intervention russe en Ukraine. Après l'annexion de la Crimée, le président russe Vladimir Poutine se révèle une fois de plus être un homme politique machiavélique. Un homme qui parle de paix dans les conférences internationales, tout en lâchant ses soldats lourdement armés, pour qu'ils réalisent le rêve nostalgique d'une grande puissance russe et annexent un pays qui faisait autrefois partie de l'Union soviétique. Les Ukrainiens sont les victimes de cet impérialisme russe et l'Occident se contente de regarder.
Ce que Vladimir Poutine dit ou ne dit pas semble ne plus avoir aucune importance, ajoute la Süddeutsche Zeitung. Après tout, il a déjà déclaré que l'Ukraine était un Etat souverain. Cela sera une partie importante de l'héritage politique de Poutine : les mots ne signifient plus rien.
Malgré tous ses appels à l'aide, l'Ukraine ne peut attendre aucune réelle aide militaire de l'Occident, analyse die tageszeitung. Et Vladimir Poutine sait bien que les pays européens, à cause de leurs propres intérêts économiques, ne veulent pas vraiment renforcer à nouveau les sanctions contre la Russie. Malgré tout, l'Union européenne doit utiliser tous les moyens à sa disposition pour remettre enfin à sa place le chef du Kremlin. Car ce n'est pas seulement le sort de l'Ukraine qui est en jeu. Il en va de l'avenir du continent entier.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung se penche sur l'investiture du nouveau président turc : Recep Tayyip Erdogan reste l'homme politique dominant de la Turquie, écrit le journal. Toutefois, tant qu'il n'aura pas réussi à mettre en œuvre son plan de transformer la démocratie parlementaire turque en régime présidentiel lui accordant de grands pouvoirs, il sera exposé à des risques. Il est plus qu'incertain que le nouveau chef de l'AKP et futur Premier ministre Ahmet Davutoglu soit capable de mener le parti comme le faisait Erdogan et de remporter des élections. Car tous ceux qui ont été évincés par Erdogan, comme par exemple le populaire président sortant Abdullah Gül, peuvent à présent créer un nouveau parti, qui menacerait la domination de l'AKP.