Kabila, Katumbi... tous les mêmes !
16 septembre 2016"Ecoute bien Kabila, ton époque est révolue", c'est ce que plusieurs milliers de fans de football ont scandé, le 4 septembre dernier, lorsque la République démocratique du Congo a affronté la République centrafricaine. Die Tageszeitung relève que ce slogan est à la mode en ce moment en RDC. Il s'agit de rappeler au président Joseph Kabila que son deuxième mandat se termine le 19 décembre prochain. Dans son édition du 14 septembre, le journal berlinois publie une interview avec le politologue congolais Jean Omasambo. L'article est intitulé "la loi de la jungle". Pour Jean Omasambo, le dialogue national proposé par le pouvoir et rejeté par l'opposition est un piège, un moyen pour le président Kabila de prolonger son mandat en contournant la Constitution. Le politologue estime cependant que l'opposition a également une grande part de responsabilité dans ce qui se passe actuellement.
Moïse Katumbi, la fausse alternative
On présente Moïse Katumbi comme une alternative mais il faut se rappeler que Katumbi et Kabila ont pillé main dans la main les mines du Katanga. Celui qui aime vraiment le Congo aspire à les voir tous les deux devant la justice. Katumbi n'est pas la solution. Et il l'est d'autant moins depuis qu'il a promis sécurité et impunité à Kabila à condition qu'il quitte le pouvoir. De quel droit dit-il une chose pareille ! Jean Omasambo conclut toutefois sur une note positive : pour lui, la Constitution congolaise est plus robuste que celles des pays voisins - Burundi, Rwanda, Congo Brazaville, Gabon - où la problématique est similaire. Kabila est un fonctionnaire. Il contrôle l'armée mais n'a pas de charisme. Il ne pourra pas mentir éternellement.
Lutter contre le terrorisme sur les ondes
Un autre thème qui a préoccupé les journaux cette semaine est la lutte contre la guerre, la pauvreté et la sécheresse, autrement dit contre les raisons qui poussent les gens à fuir leur pays. Dans le Handeslblatt, le ministre allemand de la Coopération Gerd Müller exhorte les entreprises allemandes a ne plus voir l'Afrique comme le continent des ressources naturelles bon marché mais comme un continent qui offre d'énormes potentiels et où il est judicieux d'investir. Dans le quotidien germanophone Neue Zürchner Zeitung, il est fait mention du plan d'investissement pour l'Afrique présenté mercredi par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. A signaler aussi un reportage publié dans die Welt et qui s'intéresse à la radio Dandal Kura, implantée à Maiduguri dans le nord-est du Nigeria, une région connue pour être le bastion des insurgés islamistes de Boko Haram. La radio tente de couper l'herbe sous le pied des terroristes en proposant des émissions de sensibilisation pour les populations radicalisées et celles qui ne le sont pas encore. Les journalistes s'entretiennent avec des victimes de Boko Haram et donnent des conseils pour réagir de manière appropriée après une attaque ou lorsque l'on est face à un recruteur islamiste.
L'âne bientôt un animal menacé ?
La Süddeutsche Zeitung rappelle que si en Allemagne, l'âne passe pour idiot et borné, dans d'autres cultures, il est au contraire très apprécié... dans les cuisines ! En Chine par exemple, une petite tranche de viande d'âne avec quelques noix est censée vous donner une santé de fer et une libido très respectable. Face à une demande croissante, les Chinois sont désormais obligés de s'approvisionner ailleurs, par exemple en Afrique. Récemment, leur appétit a été telle que les gouvernements du Niger et du Burkina Faso ont été obligé d'interdire les exportations pour que l'espèce ne se retrouve pas en voie de disparition. Un premier pas, estime le journal. Mais on le voit bien avec l'exemple de l'ivoire : ce genre de mesure reste souvent sans effet tant que les salaires des policiers et des douaniers restent dérisoires par rapport aux prix pratiqués sur le marché noir.