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Kampala refuse l'extradition des rebelles du M23

Georges Ibrahim Tounkara8 novembre 2013

Après avoir défait militairement les rebelles du M23, le gouvernement congolais demande maintenant à l'Ouganda l'extradition des principales figures du M23 qui ont trouvé refuge sur son sol. Pas question, dit Kampala.

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Rebelles du M23 dans le Nord-Kivu en décembre dernierImage : Phil Moore/AFP/Getty Images

Pour les autorités de Kampala, les combattants du M23 qui se trouvent en territoire ougandais ne sont pas des prisonniers mais des soldats qui ont fui la guerre pour se réfugier en Ouganda. Par conséquent, nous les accueillons comme nous l'avons fait il y a quelques mois pour des soldats de l'armée congolaise, dit le porte-parole du ministère ougandais de la Défense qui s'exprimait jeudi lors d'un point de presse. Toujours selon Kampala, ce sont près de 1.500 rebelles du M23 avec, à leur tête, leur chef militaire, Sultani Makenga, qui se trouvent en ce moment sur le sol ougandais et leur sort ne devrait être réglé que par un accord de paix dont la signature est prévue ce lundi. Carina Tertsakian est chercheuse à Human Rights Watch et spécialiste des Grands Lacs. Pour elle, aucun compromis politique ne saurait être fait au détriment des droits de l'homme :

Kongo Frauen
Les populations civiles ont été très affectées par la guerre dans le Nord-KivuImage : Phil Moore/AFP/Getty Images

« S’il ya des personnes qui ont commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerres, ce ne sont pas des crimes qui peuvent être réglés dans le cadre d’accords politiques. Si on agit ainsi, cela équivaudrait à dire que n’importe qui peut commettre n’importe quel crime et que cela va être réglé à l’amiable. Il est donc très important pour les pays de la région de tout mettre en œuvre pour que ces gens soient traduits devant la justice. »

Des accusations graves

Sultani Makenga, le chef militaire du M23, figure sur une liste des sanctions de l'ONU. Lui et plusieurs autres soldats du M23 sont accusés par l'Onu mais aussi par Washington et plusieurs ONG, de violations graves des droits de l'Homme dans l'est de la RDC. Les précisions de Carina Tertsakian : « Il y a certains dirigeants du M23 qui sont responsables de massacres de populations civiles, d’exécutions sommaires, de viols et de recrutement d’enfants soldats. Il y a des membres du M23 qui ont eux mêmes commis ces crimes et il y en a d’autres qui les ont commandités et supervisés. »

Le Rwanda de son côté signale la présence sur son sol de quatre-vingt-quinze combattants du M23. Des soldats qui sont actuellement soignés dans le pays après y avoir trouvé refuge.