Retour sur la tension à Kaya contre l'armée française
22 novembre 2021Selon plusieurs manifestants joints à Kaya, il y a deux raisons essentielles qui expliqueraient la tension qui a éclaté dans la région. D'une part, la persistance des actes terroristes en dépit de la présence del'armée françaisedans le Sahel. Ce qui poserait des questions sur son efficacité.
D’autre part, l'opposition politique et une partie de la société civile voient dans la présence militaire française au Burkina Faso une manière de soutenir le gouvernement de Roch Christian Kaboré.
Présence inefficace?
"Depuis pratiquement une dizaine d'années au Mali, depuis 2016 au Burkina, la situation ne fait que se dégrader. Donc cela veut dire selon l'opinion publique que la présence de la France est inutile", explique Drissa Birba de l’organisation de défense, de promotion des droits humains et de la démocratie (NDH).
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"L'armée n'a pas tiré dans la foule"
Le colonel Pascal Ianni, porte-parole du chef d'état-major des armées françaises, dément toutefois l'information selon laquelle quatre personnes auraient été blessées samedi à Kaya lors des manifestations contre le passage du convoi militaire en transit vers le Niger voisin.
"Un groupe de manifestants un peu plus violents a tenté de pénétrer au sein de l'enceinte où se trouvait le convoi, la gendarmerie burkinabè a répliqué en tirant des gaz lacrymogènes. On reproche d'avoir tiré sur la foule en faisant des blessées, je démens cette information. C'est totalement faux. L'armée française n'a pas tiré dans la foule à Kaya", précise le porte-parole du chef d'état-major des armées.
Internet et la vérité
Réagissant aux propos du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a parlé des "manipulateurs" sur les réseaux sociaux, l’opposant burkinabè Soma Abdoulaye répond que "la manipulation ne peut pas se reposer sur le néant."
Il ajoute qu'"un manipulateur ne peut agir que dans la mesure où il a des éléments concrets sur lesquels il peut extrapoler."
La persistance des attaques armées au Burkina Faso fragilise l’action du gouvernement. Sur un grand pan du territoire national, les écoles sont fermées ainsi que des centres de santé tandis que le nombre de déplacés internes ne cesse d'augmenter.
L'opposition demande ainsi la démission du président Roch Marc Christian Kaboré qu'elle juge incapable de faire face aux attaques terroristes.
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