Kigali va accueillir des migrants bloqués en Libye
10 septembre 2019Selon les Nations unies, l'accord signé avec le gouvernement rwandais, sous l'égide de l'Union africaine, permettra de venir en aide, dans un premier temps, à 500 réfugiés africains de la Corne de l'Afrique piégés dans des centres de détention libyens.
Dans les prochaines semaines, ces réfugiés seront évacués vers le Rwanda où ils seront relogés dans des centres d'accueil. Suivront ensuite 4.700 réfugiés qui sont toujours détenus en Libye.
Rapatriement volontaire
Selon Babar Baloch, porte-parole du Haut-commissariat pour les réfugiés, ces opérations d'évacuation se feront sur une base volontaire. La priorité sera donnée aux plus vulnérables, comme les enfants et les jeunes non accompagnés, les personnes handicapées et les personnes âgées :
"Ce matin, à Addis Abeba, le HCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés, avec le gouvernement du Rwanda et l'Union africaine ont signé un accord visant à mettre en place un mécanisme de transit pour évacuer les réfugiés de Libye. En vertu de cet accord, le gouvernement rwandais recevra et protégera les réfugiés et les demandeurs d'asile qui sont actuellement détenus dans des centres de détention en Libye."
Les réfugiés qui ont accepté volontairement leur rapatriement seront transportés par avion au Rwanda par groupes d'une cinquantaine de personnes et resteront dans un centre de transit situé à la périphérie de la capitale, Kigali, a indiqué Babar Baloch :
"Un premier groupe de 500, donc ce n'est pas le nombre total, sera évacué de Libye vers le Rwanda. Pour ce qui est des nationalités, je crois comprendre qu'il y a des réfugiés d'Érythrée, de Somalie et du Soudan..."
Le gouvernement rwandais prêt à accueillir jusqu'à 30.000 Africains
La ministre rwandaise chargée des mesures d'urgence, Germaine Kamayirese, a par ailleurs indiqué que certains réfugiés "pourraient être autorisés à rester au Rwanda".
Le président rwandais, Paul Kagame, avait proposé en novembre 2017 d'accueillir des Africains bloqués en Libye, dans la foulée d'un reportage de la chaine de télévision américaine CNN montrant ce qui ressemblait à un marché d'esclaves.
La question a une nouvelle fois pris de l'importance dernièrement après la mort, en juillet, de 40 personnes tuées par une frappe aérienne sur un centre de détention de migrants dans la banlieue-est de Tripoli.