Kinshasa déçue des priorités du nouveau mandat de la Monusco
28 mars 2018L’ambassadeur de la République démocratique du Congo à l’Onu, Ignace Gata Mavita, estime que le nouveau mandat de la Monusco ne fixe pas les priorités qui ont concouru à sa présence depuis 19 ans dans le pays.
Devant le Conseil de sécurité, Ignace Gata Mavita, s’est même dit déçu qu'on ait "inversé l'ordre des choses". Pour lui, le nouveau mandat de la Monusco aurait dû se focaliser sur l'insécurité et non sur les élections.
"En faisant les choses de cette façon-là, la Monusco risque de ne pas remplir ses missions essentielles et continuer à demeurer en République démocratique du Congo en justifiant sa présence sur le fait qu’il y ait encore du travail à faire" , estime le diplomate congolais.Autre priorité évoquée par l’ambassadeur Gata, "la stabilisation et la mise en œuvre du programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion), conformément à la dénomination de la mission" de l'Onu en RDC.
Des élections d'abord
La mission pour laquelle le mandat de la Monusco vient d'être principalement renouvelé, en l’occurrence "l’appui au processus électoral, devrait être reléguée au dernier plan", estime l’ambassadeur.
Pour la nouvelle ambassadrice du Royaume-Uni à l’Onu, en revanche, ce nouveau renouvellement du mandat de la Monusco doit constituer une étape cruciale pour l’avenir de la RDC.
"Je pense ce n’est pas un secret, le mandat de la Monusco doit être recadré pour s’adapter au contexte politique et sécuritaire du moment en RDC. Comme nous a dit le secrétaire général de l’ONU, ce renouvellement arrive à un moment crucial de l’avenir de la RDC, et nous, membres du conseil, devons soutenir le processus électoral", a déclaré Karen Pierce.
Le renouvellement du mandat de la Monusco a suscité un débat au cours duquel la question du bilan de cette mission onéreuse (1,2 milliard de dollars par an) a été soulevée par les Etats-unis, principal contributeur.