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La polémique enfle autour du fichier électoral en RDC

14 septembre 2018

Au moins six millions d'électeurs sont inscrits sur les listes électorales congolaises sans empreintes digitales. L’opposition continue d'exiger leur retrait du fichier avant les élections générales du 23 décembre 2018.

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Demokratischen Republik Kongo | Wahlkommision |  Corneille Nangaa
Corneille Naanga, le président de la CENIImage : DW/F. Quenum

Toujours pas de consensus autour de six millions d’électeurs, selon la CENI, et 10 millions, selon l’opposition politique, qui ont été enregistrés sans empreintes digitales lors de l’enrôlement des électeurs.

A l’issue d’une séance de travail jeudi (13.09.18) entre le bureau de la CENI et celui du Sénat sur l’évaluation du processus électoral, le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba, a dit que cette question pourra être résolue avec l’affichage en cours des listes électorales.  

"La loi demande à la CENI d’afficher les listes aux chefs-lieux des territoires mais pour la bonne compréhension, la CENI a pris une décision de descendre jusqu'au niveau des sites de vote, que les autres (électeurs, opposants, ndlr) y descendent pour vérifier", explique M. Kalamba. 

Réaction de l'opposition

Pour l’opposition, l’affichage des listes électorales ne permettra pas de résoudre les imperfections du fichier électoral. "Quand vous regardez les chiffres que l’on nous donne et quand on voit géographiquement, quand on voit comment ces provinces-là sont peuplées, on se dit il y a quelque chose… il y a gonflement des chiffres quelque part", a déclaré à la DW Martin Fayulu, candidat à l’élection présidentielle.

Il estime que l’affichage des listes électorales, tel qu’il est organisé, ne résoudra pas le problème des millions d’électeurs sans empreintes avant de qualifier de "tricherie" la démarche de la CENI.

Audit du fichier électoral

A l’issue de son audit du fichier électoral en mai dernier, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avait recommandé, en plus de l'affichage des listes, que la Commission électorale mène des "investigations approfondies" pour "identifier les causes réelles" de cette situation jugée "réellement préoccupante" et que "des mesures appropriées" soient prises pour y remédier.

La même recommandation a été formulée par la mission d’observation électorale des évêques catholiques de la RDC, la CENCO.

L’équipe de l’OIF avait conclu que le fichier électoral est "inclusif, exhaustif et actualisé", mais surtout perfectible. Mais l'organisation de la francophonie n’a pas caché son embarras sur les 16,6% d’électeurs qui n'ont pas une identité bien établie.