Législatives au Mali : le RPM fragilisé à Bamako
21 avril 2020Le Rassemblement pour le Mali, RPM, vient selon toutes vraisemblances d’essuyer une lourde défaite dans la capitale, à l’issue du second tour des législatives.
Le parti au pouvoir, qui disposait de neuf députés sur les quatorze de Bamako à l’Assemblée nationale, devrait se contenter d’un seul élu en la personne de Karim Keita, fils du président de la République, qui remporterait la commune II du district en alliance avec le MPM, le Mouvement pour le Mali et l’Adema Pasj.
"Le fait de n’avoir qu’un seul député à Bamako nous fragilise vraiment. C’est inacceptable et inadmissible en réalité. Quand tu es la première force politique du pays, il faudrait que tu puisses être mieux vu dans le district, dans la capitale. C’est un signal fort mais aussi un signal de détresse. Il va vraiment de soi que le RPM doit être mieux structuré, mieux organisé et qu’on mette fin à certaines pratiques pour revenir à notre position initiale, pour nous renforcer", a réagi Almahady Tandina, membre de la cellule de communication du RPM.
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Ascension de Yelema
Le déclin du RPM à Bamako coïncide avec la percée du parti YELEMA - Le Changement, de l’ancien Premier ministre Moussa Mara qui gagne deux sièges dans la capitale, notamment dans les communes I et IV du district.
Son porte-parole, Hamidou Doumbia, promet d'être à l'écoute des Maliens.
"Nous allons leur rendre compte. La redevabilité fait partie des grandes valeurs du parti YELEMA. C’est cette redevabilité qui sera le bâton de pèlerin de tous les élus du parti. Ils travailleront pour cela. Ils vont écouter les populations avant de voter les lois. Ils vont revenir rendre des comptes régulièrement. C’est ce travail qui va permettre à ce qu’on ne soit pas sanctionné comme le RPM l’a été cette année, surtout à Bamako où il se retrouve, à l’issue des résultats provisoires, avec un seul député. Cela démontre que nos concitoyens deviennent de plus en plus exigeants par rapport aux résultats. Lorsque vous n’avez pas de résultats, les citoyens sanctionnent. C’est cela la démocratie, je crois que le RPM l’a appris à ses dépens", a-t-il déclaré.
L’URD, Union pour la république et la démocratie, deuxième force politique du pays du chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, toujours aux mains de ses ravisseurs, gagne de son côté quatre sièges dans la capitale d’après les premiers résultats provisoires.
Ce qui fait de lui le parti le mieux représenté à Bamako au sein de l’Assemblée nationale.