La bataille d'Alep fait rage
4 août 2016
"Les habitants d'Alep sont les otages de tous les belligérants en Syrie. Les parties en conflit ne connaissent aucun scrupule, aucune limite", relève le quotidien Sächsische Zeitung. "Des puissances telles que l'Arabie Saoudite, l'Iran ou la Russie qui luttent pour renforcer leur influence en Syrie et leur domination régionale, les approvisionnent en armes et les soutiennent financièrement. Et l'Occident? Horrifié et désemparé, il assiste à cette tragédie. Tous les appels à un armistice, tous les efforts diplomatiques n'ont aucune chance de succès, aussi longtemps que les parties en conflit continuent de croire qu'ils peuvent l'emporter sur le champ de bataille. Mais, estime le quotidien de Dresde, cela n'arrivera pas…"
"L'issue de la bataille d'Alep sera lourde de conséquences", estime par contre le quotidien Handelsblatt de Düsseldorf: "Celui qui gagnera la bataille, ne gagnera pas seulement Alep. Mais il aura de bonnes chances de remporter la guerre dans toute la Syrie. Et lors de la recherche d'une solution politique au conflit, à la table des négociations, celui qui contrôlera Alep aura les meilleurs atouts en mains. Les appels humanitaires à stopper le carnage dans la seconde ville du pays sont innombrables, mais restent vains: les adversaires du président Bachar al-Assad intensifient leurs opérations militaires et Assad est lui, massivement soutenu par Moscou et Téhéran. Washington assiste sans agir au spectacle des Syriens qui se tuent mutuellement et qui transforment leur pays en un vaste champ de ruines"...
Autre thème: la Bundeswehr et la lutte anti-terroriste
L'Allemagne débat sur une possible contribution de la Bundeswehr, l'armée allemande à la lutte anti-terroriste sur le sol national. Une idée lancée par la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen.
La plupart des éditorialistes n'approuvent pas l'idée de se servir de l'armée dans la lutte anti-terroriste. Le quotidien régional Badisches Tageblatt de Baden-Baden, par exemple, reproche à la ministre de la Défense d'oublier l‘Histoire: "Que les possibles missions de l'armée allemande soient étroitement définies, limitées, cela se comprend face au passé récent de l'Allemagne, avec la fin de la République de Weimar et la catastrophe du national-socialisme et du IIIème Reich!"…
Autre son de cloche dans le quotidien Die Welt : "Sécurité extérieure et sécurité intérieure sont devenues inséparables" estime le quotidien conservateur: "La Bundeswehr, solidement ancrée dans la démocratie pourrait fort bien, dans des limites clairement fixées, apporter une contribution adéquate face à une attaque terroriste d'envergure. La Bundeswehr dispose de moyens de défense contre des attaques chimiques et biologiques. Et avec ses capacités de transport, elle pourrait soutenir les forces de police en cas d'escalade de la situation. Elle dispose aussi de moyens de communications utiles dans des situations d'urgence. Et, souligne Die Welt, l'armée serait aussi en mesure de bloquer plus efficacement que la police, routes et voies de communications utilisées par les terroristes"...