La Bundeswehr bientôt en Centrafrique ?
20 janvier 2014Loin de Kiev, la Centrafrique pourrait bientôt voir débarquer des soldats allemands. À ce propos, Die Welt regrette que le gouvernement allemand semble n'avoir aucun concept stratégique pour son engagement militaire en Afrique. La Bundeswehr s'est déjà engagée dans les missions les plus variées avec l'envoi d'observateurs militaires au Sahara occidental, de navires dans la Corne de l'Afrique ou d'avions au Sénégal. Avant d'en ajouter d'autres, il faudrait expliquer quel objectif l'Allemagne poursuit sur ce continent. Car s'il y a une chose que le gouvernement devrait avoir apprise de l'engagement en Afghanistan, c'est que l'opinion publique allemande ne soutient pas les missions qu'elle ne comprend pas.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il est juste que la Bundeswehr s'engage aux côtés des forces françaises pour rétablir la stabilité en Centrafrique. Non seulement parce que l'Allemagne ne peut pas se poser en puissance mondiale en laissant systématiquement les autres aller au front, mais aussi parce qu'il est dans son intérêt de voir s'améliorer la situation en Centrafrique, comme au Mali. Si le conflit centrafricain a vraiment fait plus d'un million de déplacés, écrit le journal, on peut imaginer quelles tragédies cela pourrait entraîner en Méditerrannée ces prochains mois.
Le "vrai visage" de Viktor Ianoukovitch
Les affrontements de dimanche montrent que la situation devient de plus en plus incontrôlable des deux côtés, s'inquiète la Süddeutsche Zeitung. Au lieu de l'intimider, l'interdiction de rassemblement votée par le parlement a donné des ailes à la contestation pro-européenne à Kiev. Selon le journal, on peut craindre que le président Ianoukovitch ne se contente plus de lois pour mater la révolte, mais l'étouffe à coups de matraque.
Viktor Ianoukovitch montre enfin son vrai visage, affirme die tageszeitung. Ce que son homologue russe, Vladimir Poutine, avait mis des années à atteindre, le président ukrainien l'a expédié à la hussarde : la criminalisation de toute personne osant critiquer le régime en place. Les nouvelles lois, qui limitent considérablement la liberté de réunion et d'opinion, sont une déclaration de guerre à l'opposition. Le régime est sous pression. Mais Ianoukovitch aurait-il vraiment intérêt à aller jusqu'a l'extrême en matant la révolte par la force ? Si oui, ce serait une tragédie.