La crise en RCA empoisonne les relations avec le Cameroun
13 septembre 2013Le climat semblait pourtant apaisé entre les deux pays après la lettre de félicitations du président camerounais Paul Biya à son homologue de la Centrafrique, Michel Djotodia. Un courrier envoyé à l'occasion de la célébration des 53 ans d'indépendance de la RCA. Mais les choses ont pris une autre tournure depuis la mort d'un officier de police camerounais imputée à un membre de la Seleka, la coalition au pouvoir en Centrafrique. Et pour Ouba Ali, enseignant à l'université de Ngaoundere au Cameroun, la présence du président centrafricain déchu en terre camerounaise ne contribue pas à la détente.
"Le président Bozizé a élu domicile à Yaoundé, c'est la pomme de discorde dans la mesure où il est évident que les frontières entre la RCA et le Cameroun sont fermées et un officier camerounais à été tué". Les populations civiles font les frais de ces tensions grandissantes comme en témoigne Aboubacar Idris, commerçant centrafricain, dans la zone frontalière.
"La plupart des petits commerçants qui s'approvisionnent soit à Gaoua-Boualai soit à Douala peinent à joindre les deux bouts, parce qu'ils font fasse à pas mal de problème au niveau de la frontière. On nous fouille systèmatiquement pour connaitre la somme d'argent que nous avons sur nous avant de traverser la frontière à pied "
La Centrafrique, qui ne dispose pas de façade maritime, utilise l'espace camerounais pour une bonne partie de ses importations et de ses exportations. Les spécialistes en sécurité révèlent que l'instabilité dans la zone frontalière pourrait constituer une réelle menace pour le Cameroun. Or une guerre ne serait dans l'intérêt d'aucun des deux pays.