La Cédéao reste dans l'impasse au Mali
17 juillet 2020A la tête de la mission se trouve l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan. Après avoir consulté toutes les parties prenantes, celui-ci n’a pas pu faire bouger les lignes sur la principale revendication du M5-RFP qui demeure, à savoir la démission du président Ibrahim Boubacar Keita.
Dès leur arrivée à Bamako le mercredi après-midi (15.07.20), Goodluck Jonathan et sa délégation ont rencontré tour à tour le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keita à son domicile et l’imam Mahmoud Dicko dans la soirée à leur hôtel.
Le lendemain jeudi, c’était au tour des membres de la majorité présidentielle, des instances nationales et indépendantes d’observation électorale et surtout le M5-RFP d’être reçus à deux reprises dans l’après-midi et jusqu'à tard dans la soirée par les émissaires de la Cedeao.
Les leaders de la contestation ont réaffirmé aux médiateurs de la Cédéao leur demande, celle de la démission du président IBK. Ceux-ci exigent en outre une transition démocratique dans le pays ou encore l’ouverture d’une enquête indépendante internationale sur l’implication des forces spéciales antiterroristes de sécurité (FORSAT) dans les tueries des 10, 11 et 12 juillet à Bamako.
L'imam Dicko optimiste
Ce durcissement de position des partisans de l’imam Dicko n’inquiète pas plus que cela Aïssatou Haidara dite Chato, parlementaire de la majorité présidentielle qui espère un dénouement heureux de la médiation :
" Nous souhaitons que les médiateurs de la Cédéao proposent des conclusions sur lesquelles les Maliens vont s’entendre, au lieu de leur imposer quelque chose. Sinon, ils ont des leviers également pour cet autre cas de figure.’’
L’imam Mahmoud Dicko, figure centrale de la contestation, se dit optimiste après s’être entretenu durant une heure ce vendredi avec Goodluck Jonathan :
"Toute personne qui vient ici aujourd’hui pour nous aider à faire en sorte que le Mali soit un pays tranquille où il fait bon vivre, je crois que ce sont des gens que nous devons accueillir à bras ouverts. Nous nous sommes donc parlés en frères et en Africains."