Abidjan renforce son dispositif contre la cybercriminalité
4 octobre 2019Depuis sa création, en 2012, la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) lutte pour l’assainissement du web ivoirien. Mais pour y parvenir, la PLCC intensifie désormais sa coopération avec les services de sécurité des Etats étrangers.
Escroqueries, piratages de sites d'entreprises ou attaques organisées par des Etats, cette plateforme reçoit chaque jour des plaintes concernant des activités qui ne sont pas toutes localisées en Côte d'Ivoire. E selon Aristide Ouattara, expert en cybercriminalité :
"La collaboration internationale est très importante. Parce que vous pouvez être attaqué en Côte d’Ivoire par un hackeur basé en Corée du Nord. Donc il faut mettre en place des systèmes de surveillance internationaux. Alors on va avoir des partenariats à plusieurs niveaux. Dans la défense, on va avoir des spécialistes de l’armement. On parle aussi beaucoup d’objets connectés."
Pour Aristide Ouattara, il est difficile de donner des exemples précis. C’est très confidentiel. Tous les gouvernements ont commencé à mettre en place des centres de gestion des risques."
La Côte d'Ivoire se met en règle
Dans le but de renforcer son dispositif de lutte, la Côte d'Ivoire a ratifié, en mars 2019, la Convention de Budapest sur la cybercriminalité du Conseil de l'Europe.
Cette ratification permet aujourd’hui à la Côte d’Ivoire de bénéficier d’une collaboration internationale dans sa lutte, explique une fonctionnaire de police qui a requis l’anonymat.
"On va plutôt intervenir par exemple sur des enquêtes au niveau des attaques d’Etat. Parce qu’il y a beaucoup de groupes cybercriminels qui essaient d’infiltrer un organisme pour des raisons politiques ou électorales. Donc il nous arrive de collaborer avec des organismes tels qu’Europol ou Interpol. Mais également, avec la France en tout cas, avec l'organisme d’Etat pour la prévention et la détection des cyber-risques."
Le gouvernement ivoirien a fait des efforts en créant une unité spéciale de lutte contre la cybercriminalité.
Mais si les coopérations internationales se mettent en place, le travail en commun au niveau régional semble encore limité et pas à la hauteur des enjeux en matière de sécurité.