La faim intéresse moins que le climat
17 novembre 2009Les participants au sommet de Rome n'ont pas chiffré leurs objectifs mais de toute façon, l'argent ne rassasie pas, prévient la Landeszeitung Lüneburg. Des milliards de dollars ont été engloutis ces 50 dernières années dans l'aide au développement de l'Afrique. Cet argent n'a pas réussi à vaincre les chevaliers de l'Apocalypse Guerre et Faim, mais a servi à nourrir des dictateurs corrompus et à étouffer dans l'oeuf des initiatives citoyennes. Le journal appelle à remplacer l'aide humanitaire par un soutien au développement de l'agriculture et à la planification familiale pour contenir l'explosion démographique.
Die Welt
regrette que ce genre de conférence se résume la plupart du temps à des engagements purement symboliques. Le "droit à la nourriture" prôné par certains participants ne remplit pas le ventre des paysans africains. Ce qu'il leur faut, ce sont de meilleures infrastructures et un accès au commerce mondial, estime le journal.Pour la tageszeitung, il est inadmissible que les gouvernements qui pourraient le mieux contribuer à une meilleure politique agricole mondiale aient brillé par leur absence ou leurs représentants de troisième catégorie. Les Obama, les Hu, Merkel, Brown et Sarkozy du monde doivent faire de ce thème un cheval de bataille. Ils ont maintenant compris l'importance de la lutte contre le changement climatique. La faim dans le monde, qui représente un défi tout aussi essentiel, réclame autant d'attention.
"Obama flatte la Chine", titre la Südeutsche Zeitung, à propos de la première visite du président américain à Pékin. Visite au cours de laquelle Barack Obama a soigneusement évité de critiquer le gouvernement chinois et sa politique des droits de l'homme. Les Etats-Unis veulent coopérer avec la Chine, et ce presque à n'importe quel prix. Ce pragmatisme est-il une mauvaise chose, s'interroge le quotidien ? En réalité, Barack Obama ne peut pas faire autrement. Ses prédécesseurs se sont très vite rendus compte que la confrontation n'apporte rien. Peut-être que le président américain réussira là où d'autres ont échoué : amener Pékin à laisser un peu plus de place à la liberté. Pour la SZ, cela vaut la peine d'essayer.