La fin des hostilités en Centrafrique est signée
23 juillet 2014Selon l'AFP, les délégués du forum de Brazzaville pour la réconciliation en Centrafrique ont signé mercredi soir un accord de cessation des hostilités. Il devait prendre effet immédiatement sur l'ensemble du territoire centrafricain. Entamées lundi, les négociations de Brazzaville s'achèvent ainsi sur un accord a minima. Les délégués ne sont pas parvenus à fixer le cadre du désarmement et de la démobilisation des combattants des diverses milices dans le pays, ni à tracer une feuille de route pour un nouveau processus de normalisation politique.
La Seleka a fait durer le suspense
L'ex-rébellion Seleka se disait prête dans l'après-midi à signer un cessez-le-feu avec la milice anti-balaka. Mais jusqu'en milieu d'après midi, les représentants de la Seleka étaient toujours campés sur leur revendication initiale, à savoir la partition du pays. Ils ont refusé de rejoindre la salle où devaient se poursuivre les pourparlers. Ce n'est qu'après avoir été longuement reçus par le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, qu'ils auraient revu leurs revendications à la baisse.
En plus de l'arrêt immédiat des exactions, l'accord devait prévoir le désarmement des miliciens anti-balaka et des combattants de l'ex-Seleka. Selon notre correspondant sur place, les Seleka n'étaient pas d'accord sur ce point. Mercredi matin, des informations concernant une clause de partage du pouvoir figurant dans le document ont circulé dans les couloirs du Forum.
« Il n'a jamais été question pour les groupes armés de partager le pouvoir. Ils sont venus signer un accord sur la cessation des hostilités et sur la question du désarmement » a alors démenti Venant Serge Magna, le Coordonateur du Conseil National de la Jeunesse. Il fait partie de la délégation de la société civile centrafricaine présente à Brazzaville.
Six mois de transition
La signature de l'acccord de Brazzaville coïncide avec les six mois de Catherine Samba Panza à la tête de la transition centrafricaine. Six mois au cours desquels la présidente et son équipe ont tenté tant bien que mal de pacifier un pays meurtri, déchiré par une crise politico-militaire, sur fond d'antagonismes religieux.
Les violences continuent à travers le pays. Si la situation sécuritaire apparaît stabilisée dans la capitale, Bangui, la plus grande partie du pays reste encore largement sous la coupe des milices anti-balaka et de la Seleka. Gervais Lakosso est le coordonateur du groupe de travail de la société civile centrafricaine. Il se montre moins sévère envers la présidente de transition durant ces six mois passés à la tête de la RCA : « La situation sécuritaire demeure préoccupante, non pas à cause de Catherine Samba-Panza, mais en raison de la non-application de la résolution des Nations unies concernant la crise centrafricaine. »
La route vers la paix en RCA est encore longue. L'accord de Brazzaville a beau être signé, il reste sa mise en application. Déjà toutes les sensibilités du pays ne s'étaient pas accordées sur la tenue de ce forum à Brazzaville.