La France en deuil frappe l'EI en Syrie
16 novembre 2015Dix chasseurs-bombardiers français ont largué 20 bombes sur le fief de l'organisation Etat islamique (EI) à Raqa. Une opération qui s’est soldée par la destruction d’un poste de commandement et un camp d'entraînement a précisé le ministère français de la Défense.
Selon le Premier ministre français Manuel Valls, les attentats ont été "organisés, pensés, planifiés depuis la Syrie". Des arrestations et des perquisitions ont eu lieu en France et en Belgique, visant notamment "la mouvance islamiste". Un mandat d'arrêt international a été lancé à l'encontre de Salah Abdeslam, 26 ans, suspecté d'implication dans les attentats qui ont causé la mort de 129 personnes et blessé 352 autres.
Un passeport syrien à vérifier
Un passeport syrien a été retrouvé au Stade de France, où trois kamikazes se sont fait exploser. Un migrant en possession de ce document a été enregistré sur l'île grecque de Leros le 3 octobre. Il a déposé une demande d'asile en Serbie et sa trace s'est perdue en Croatie. Mais l'authenticité de ce document reste à vérifier, a souligné le procureur à Paris ce lundi matin. Il pourrait s'agir d'un faux ou d'un passeport volé.
En Allemagne aussi, ces attentats continuent de faire réagir. Le débat s'oriente sur la poursuite ou non de l'accueil des réfugiés syriens et la crainte de certains sur l'éventuelle présence parmi eux de terroristes. Des membres de la CSU l'allié bavarois de la CDU d'Angela Merkel, demande à la chancelière de revoir sa politique de la porte ouverte.
Le ministre allemand l'Intérieur, Thomas de Maizière, a appelé à s'abstenir d'établir tout "lien hâtif" entre les attaques terroristes de Paris et la crise migratoire en Europe. Pour le président du Conseil central des musulmans en Allemagne Aiman Mazyek, cette culture de l'accueil doit continuer dans le pays. Il était au micro de Deutschlandfunk.
"Les terroristes veulent causer de la panique, ils veulent que les Européens commettent une erreur, qu'ils aillent à l'encontre de leurs traditions, et qu'ils condamnent une minorité. C'est tout à fait ce que les terroristes veulent. Les réfugiés ont fui la terreur pour aller dans un pays, une région, où ils savent qu'il y a la paix, le droit, la démocratie. C'est à nous de bien organiser leur accueil. Ce débat doit avoir lieu, avexc Seehofer de la CSU et les autres. On doit réfléchir: quelles sont nos capacités, nos possibilités. Il y a une limite technique, mais pas une limite morale à l'intégration des réfugiés."