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La justice internationale impuissante face aux puissants

Rémy Mallet
30 avril 2019

Dans la presse de ce mardi : les crimes de guerre avec un article très critique de la Süddeutsche Zeitung sur les Etats puissants qui ne respectent pas le droit international. 

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Niederlande Internationaler Strafgerichtshof (IGH) in Den Haag
Image : picture-alliance/AP Photo/M. Corder

"Le pouvoir triomphe sur  le droit", titre le journal de Munich. Nous sommes dans une période propice pour tous ceux qui ont rêvé de voir la communauté internationale punir les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.  

"Il existe depuis des années la Cour pénale internationale. Une cour qui a beaucoup d’argent pour traquer les gens dans le monde entier. En plus, l'opinion est au courant des atrocités commises en Syrie, en Irak et dans la péninsule arabique. Des atrocités très souvent condamnées par des politiciens occidentaux",  rapporte la Süddeutsche Zeitung. 

"Mais force est de constater que le droit international ne reste que sur le papier", regrette le journal. Le quotidien munichois en veut pour preuve le fait que la CPI se soit désistée à mener des enquêtes sur les crimes présumés des soldats américains en Afghanistan, estimant qu’une telle procédure serait "vouée à l'échec". 

Niederlande Chefanklägerin beim Internationalen Strafgerichtshof in Den Haag | Fatou Bensouda
Les Etats-Unis ont révoqué, début avril, le visa de la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, qui voulair enquêter sur des exactions de soldats américains en Afghanistan. Image : picture-alliance/AP Photo/P. Dejong

"Pourtant pendant dix ans, les enquêteurs à la Haye ont rassemblé des preuves dans un rapport décrivant des mauvais traitements infligés à 61 prisonniers par des soldats américains, ainsi que 27 autres cas dans lesquels des Afghans ont été torturés par des agents de la CIA, non seulement en Afghanistan, mais également dans des prisons secrètes en Pologne, en Roumanie et en Lituanie", poursuit la Süddeutsche Zeitung. 

Omar el-Béchir : un cas révélateur  

Mais il n’y pas que le cas américain qui est révélateur de l’état actuel de la justice internationale. Le journal observe qu’au Soudan, Omar el-Béchir sur qui pèse un mandat d’arrêt international depuis 2009 n’a pas été arrêté même s’il effectuait des visites dans des pays signataires du traité de Rome. 

L’Union européenne a même continué à allouer des millions au Soudan en échange de l'arrêt des réfugiés se dirigeant vers l'Europe. 
L’Arabie saoudite qui elle aussi enfreint toutes les règles du droit international humanitaire au Yémen n’est pas inquiétée. "Or, Le prince héritier saoudien n'a pas commis moins de crimes que Radovan Karadzic, l'ancien dirigeant des Serbes de Bosnie qui vient d'être condamné à la réclusion à perpétuité à La Haye", conclut la Süddeutsche Zeitung. 

Jemen Konflikt Hafenstadt Hudaida sudanesisches Militär
Le conflit au Yémen a provoqué la pire catastrophe humanitaire au monde selon l'ONU et a fait quelque 10.000 morts. Image : Getty Images/AFP/S. Al-Obeidi

Un sommet sur les Balkans 

Vingt ans après leur conflit armé, la Serbie et le Kosovo ont accepté hier, lors d'un sommet à Berlin, de reprendre leurs pourparlers. 

La Frankfurter Allgemeine Zeitung salue l’initiative d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron car, écrit le journal, "les tensions croissantes entre ces deux pays auraient inévitablement un impact sur tous les pays où vivent une forte population albanaise ou serbe (ou les deux) - en d’autres termes, tous les pays de la région qui ne font pas encore partie de l’Union européenne."
La Tagesspiegel, de son côté, apprécie le fait que l’Allemagne ne soutienne pas un tracé des frontières entre les deux pays en fonction de l’ethnie. "Cela ouvrirait une boite de Pandore pour les autres conflits similaires en Europe", conclut le journal.