La Mauritanie prend la tête du G5 Sahel
26 février 2020A l'issue du 6ème sommet du G5 Sahel, le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a été désigné pour présider l'organisation qui depuis sa naissance, il y a six ans, peine à faire reculer le terrorisme.
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Dans son discours, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakhi Mohamed a déclaré : "Comme pour lancer un défi aux Etats, les terroristes multiplient leurs forfaits en particulier au Mali, au Niger et au Burkina Faso alors que nous nous retrouvons régulièrement, a tous les niveaux, pour examiner les stratégies de riposte."
Avec des attentats meurtriers quasi-quotidiens, la lutte contre le terrorisme au Niger, Mali et Burkina Faso donne en effet aux populations le sentiment d’une interminable défaite.
Le G5 Sahel peine aussi à mobilier les fonds nécessaires à l’opérationnalisation effective de sa force militaire conjointe de 5000 hommes.
Pour le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, nouveau président de ce groupe, les Etats, avec leurs budget propres, ont mis en place des bataillons qui font actuellement des missions mais le compte n’y est encore pas.
Les partenaires, a dit El Ghazouani, "ont effectivement contribué mais le G5 Sahel est confronté aux problèmes de décaissements et de réponses immédiates à des besoins d’équipements qui sont essentiels."
A Nouakchott, les Etats membres de l'organisation ont réitéré leur demande sous le chapitre 7 des Nations Unies de leur force conjointe. Une demande soutenue par la France mais insatisfaite du fait des réticences des Etats Unis.
Pour le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean Yve Le Drian "cette force conjointe doit s’affirmer d’abord progressivement dans sa lutte contre le terrorisme."
C’est à ce moment, a ajouté Le Drian, que "la question du chapitre 7 se posera au niveau du fonctionnement global des Nations Unies."
Au cours du sommet de Nouakchott, les cinq présidents des Etats du G5 Sahel ont réaffirmé la nécessité de joindre la lutte armée contre le terrorisme aux actions de développement car c'est la mauvaise gouvernance et la pauvreté qui alimentent les groupes terroristes.
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