La NBA plie face à la pression de la Chine
8 octobre 2019"Le directeur général du club NBA des Houston Rockets a fait des remarques déplacées à propos de Hong Kong. Nous nous y opposons fermement et avons décidé de suspendre toute coopération et tous les échanges relatifs à la diffusion des matchs du club à compter du 6 octobre."
C'est par ce communiqué, lu par un présentateur de la chaine de télévision centrale chinoise, que le gouvernement a confirmé, dimanche, sa volonté de punir le club texan pour les prises de position pro Hong Kong de son patron.
Depuis, le basket américain a tenté de calmer la situation alors que d'ici deux jours les Los Angeles Lakers et Brooklyn Nets doivent s'affronter dans un match de gala à Shanghai.
Dans un communiqué, la NBA a reconnu que le point de vue de M. Morey avait "offensé tant de nos amis et fans en Chine, ce qui est regrettable".
Daryl Morey s'est lui exercé au retro-pédalage sur Twitter affirmant n'avoir "voulu offenser personne" tandis que James Harden, la star des Houston Rockets, s'est lui fendu d'un message d'amour pour les fans chinois.
"Nous nous excusons. Vous savez, nous aimons la Chine, nous aimons jouer là-bas. Nous y allons une ou deux fois par an. Ils nous soutiennent et nous aiment. J'ai envie de leur dire que nous les aimons aussi", a déclaré le MVP de la saison 2018.
Quand les politiques s'invitent dans le conflit
Si joueurs et dirigeants se confondent en excuses depuis plusieurs jours c'est avant tout pour une question d'argent, les enjeux financiers étant considérables pour la ligue américaine et ses franchises.
La NBA a récemment reconduit pour 5 ans, jusqu'en 2025, un accord de diffusion en streaming avec le géant chinois Tencent, qui porterait sur 1,5 milliard de dollars au total, selon le Wall Street Journal.
"L'impact économique est déjà clair", a commenté le patron de la NBA, Adam Silver jugeant que le tweet de Morey avait déjà eu des "conséquences assez dramatiques".
Mais les excuses de la NBA ne sont pas du goût de tout le monde.
Plusieurs membres du congrès américain ont regretté que la ligue se plie au volonté de la Chine et ne soutienne pas vraiment la liberté d'expression.
"La Chine essaye d'utiliser la puissance de son marché pour faire taire les critiques", a notamment réagi lundi la candidate à la primaire démocrate et sénatrice Elizabeth Warren. "En réponse, la NBA choisit son portefeuille plutôt que ses principes".