La santé mentale des athlètes, un nouvel enjeu majeur
29 décembre 2021En déclarant forfait pour des raisons psychologiques lors du concours général par équipes des JO de Tokyo, Simone Biles a lancé un pavé dans la mare. Multiple médaillée d'or lors la précédente édition à Rio, en 2016, la gymnaste américaine était attendue comme une des stars de la compétition au Japon.
Son abandon lié à la pression immense mise sur ses épaules par tout le peuple américain, mais aussi par ses sponsors, a mis en lumière les maux de beaucoup d'athlètes de haut niveau.
Épuisés, stressés, trop sollicités, victimes d'abus… nombreux sont les sportifs qui souffrent de problèmes psychologiques mais n'osent le dire. Un problème qui s'est aggravé durant la pandémie, qui n'a pas épargné les athlètes.
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Simone Biles invite les sportifs en difficulté à parler
En avouant ses problèmes à haute voix, Simone Biles a en tout cas ouvert une porte et espère que cette dernière ne se fermera pas de si tôt.
"Concernant le sujet de la santé mentale, je pense qu'on devrait en parler beaucoup plus, notamment avec les athlètes. Je sais que certains d'entre nous traversent les mêmes choses et on nous dit toujours d'aller au bout de nous-mêmes", a déclaré la gymnaste lors des JO de Tokyo 2020.
"Au final, nous ne sommes pas que des objets de divertissement ; nous sommes aussi des êtres humains. Et il y a des choses qui se passent en coulisses avec lesquelles nous devons composer, en plus du sport."
D'autres témoignages
Outre Simone Biles, plusieurs stars ont aussi donné de la voix. La joueuse de tennis Naomi Osaka a notamment pris une pause de plusieurs mois après l'US Open en septembre dernier, invoquant une grande fatigue mentale.
Dans un autre registre, les joueurs de l'équipe nationale du Danemark n'ont pas manqué d'épingler les dirigeants du football européen pour les avoir fait reprendre leur match face à la Finlande dès le lendemain de l'attaque cardiaque subie par leur coéquipier Christian Eriksen durant l'Euro.
"Cette année a changé la donne"
Pour Jonathan Harding, journaliste anglais au sein de la DW et auteur du livre Soul, consacré au traitement de l'être humain dans le sport, cette année 2021 "marque un véritable tournant".
"Ces dernières années, le sport est devenu hyper professionnel. Si cela a fait avancer le sport en termes de performance, cela a aussi eu un coût pour les gens qui le pratiquent et pour les entraîneurs", assure le journaliste.
"Cette année a changé la donne. L'idée que l'on est un être humain avant d'être un sportif est devenue plus répandue. Cela veut-il dire qu'il y aura des changements à long terme ? Rien n'est moins sûr. Mais le sport en a besoin, c'est certain."
Des institutions qui s'adaptent enfin
Le changement ? Certaines institutions essayent de l'embrasser. A partir du mois de janvier, la FIFA va notamment lancer un programme d'aide autour de la "santé mentale, du bien-être et de la cohésion sociale”.
Finançant des initiatives entre 10.000 et 30.000 euros, le programme s'adressera à des structures pré-identifiées. Les projets cibleront les groupes vulnérables particulièrement touchés par les répercussions de la pandémie de COVID-19.