"La sécurité d'Israël est raison d'Etat pour l'Allemagne".
19 octobre 2023Lors d'un discours prononcé jeudi devant le Bundestag, le Parlement allemand, le chancelier Olaf Scholz a affirmé que la seule place que l’Allemagne peut avoir est "aux côtés d’Israël".
En 2008, c’est l’ancienne chancelière Angela Merkel qui affirmait que la sécurité et l'existence d'Israël sont la raison d'Etat de l'Allemagne. Autrement dit, sa politique étrangère et la primauté de ses propres intérêts est (sont?) liée à la défense d’Israël.
Une position qui ne change pas
Ce principe existait déjà avec les chanceliers précédents, mais c’est véritablement Angela Merkel qui en a fait un pilier de la diplomatie allemande.
D'une part, Berlin considère comme non négociable le droit à l’existence de l'Etat d'Israël. D'autre part, le droit de celui-ci à se défendre contre toute attaque. La diplomatie allemande défend une solution à deux Etats, soit la coexistence entre Israël et un Etat palestinien.
Mais les critiques portées contre cette politique de soutien sans faille soulignent que cela revient à entériner le siège de la bande de Gaza, que les Nations unies ont qualifié de violation du droit international.
Les attaques terroristes du Hamas, le samedi 7 octobre, qui ont tué plus de 1.300 Israéliens, majoritairement civils, continuent de diviser la communauté internationale.
Mais en Allemagne, le passé reste présent. Le génocide des Juifs d'Europe et d'autres groupes pendant la période nazie a un impact profond sur l'existence de l'Allemagne aujourd'hui, influençant sa politique et façonnant sa vision du monde.
Lorsqu'il s'agit d'Israël, que le mouvement sioniste a fondé en tant qu'Etat juif trois ans seulement après la fin de l'Holocauste, l'Etat allemand considère qu'il a une "responsabilité particulière".
La riposte de l'armée israélienne
En réponse aux attaques du Hamas, Israël a régulièrement bombardé Gaza, où vivent 2,2 millions de personnes, dont environ la moitié sont des enfants.
Lors de ce dernier cycle d'hostilités, le plus intense, plus de 3.000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza détenu par le Hamas, depuis qu'Israël a entamé des frappes aériennes de représailles.
Le gouvernement israélien affirme qu'il ne cessera pas ses bombardements tant que le Hamas n'aura pas libéré les 250 otages qu'il détient.
Un soutien matériel et militaire supplémentaire pourrait être envisagé et les responsables allemands ont déclaré qu'ils répondraient aux demandes d'Israël au fur et à mesure qu'elles seraient formulées.
En Allemagne, des manifestations ont été interdites, conformément au code pénal allemand, qui punit les déclarations "approuvant des actes criminels" ou fomentant des troubles.