La Tunisie sur la voie du dialogue
15 octobre 2013Depuis l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahimi, fin juillet la crise s'est accentuée. On s'attend désormais à ce que l'actuel gouvernement cède sa place à un cabinet d'indépendants. Le parti au pouvoir Ennahda, a en effet accepté un plan de transition qui doit mener à la mise en place d'un gouvernement "technique" intérimaire et à l'organisation d'élections anticipées.
Engagement d'Ennahda
Les islamistes tunisiens d'Ennahda se disent prêts à quitter le pouvoir si les urnes en décident ainsi. Leur départ est une revendication de l'opposition et la transition que connait actuellement la Tunisie et le fruit d'une médiation du principal syndicat du pays, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT).
En principe, le dialogue national devait commencer plus tôt mais il a été retardé lors des travaux préparatoires en raison notamment d'un manque de consensus autour de la composition de la commission indépendante électorale. Selon Sami Awadi de l'UGTT la question n'est pas encore tout à fait réglée.« Différentes propositions ont été présentées. Il y a celle qui requiert la majorité des parties prenantes au dialogue nationale et une autre qui a été présentée par Ennahda le parti au pouvoir et je crois que le tribunal administratif a été saisis pour trancher. »
La composition de la commission indépendante électorale constitue le premier point de la feuille de route qui prévoit quatre semaines de négociations pour former un gouvernement indépendant après la démission du cabinet actuel.
Scepticisme au sein de l'opposition
En attendant la démission effective du gouvernement, la coalition de l'opposition à appelée à des manifestations à Tunis et en régions le 23 octobre. Malgré la promesse faite par Ennahda de quitter le pouvoir, l'opposition reste sceptique et méfiante. Elle soupçonne les islamistes de retarder le processus pour différer la mise en place d'un gouvernement d'indépendants. Et la date pour les manifestations n'a pas été choisit au hasard. Elle marque l'anniversaire de l'élection de l'Assemblée nationale constituante (ANC) qui devait adopter une Constitution. Ce qui n'a toujours pas été fait jusqu'à présent.