La vie à Niamey paralysée par le sommet de l'UA
27 juin 2019Sur tous les axes, les carrefours et quartiers périphériques, des forces mixtes, polices, gendarmes et gardes nationaux patrouillent de jour comme de nuit. Les conducteurs à moto ou en voiture sont arrêtés et contrôlés.
Ces mesures de sécurité provoquent des bouchons et des retards que subissent les habitants de Niamey qui éprouvent le plus grand mal à arriver à l'heure au travail.
"Des forces mixtes sont déployées sur tous les axes et carrefours de la capitale", raconte Fatoumata Moussa, une conductrice. "Elles arrêtent les automobilistes, contrôlent les pièces d'identités et celles du véhicule et fouillent les coffres. Tout ça nous met en retard, ainsi que les écoliers ».
Des conducteurs de taxi interpellés
Ces contrôles se sont soldés par l'interpellation de 79 conducteurs de taxi recherchés par la police pour diverses infractions et délits. Selon la police, 29 d'entre eux sont des récidivistes.
Cependant, selon le secrétaire général du Syndicat national des conducteurs de taxi, c'est aux frontières que les contrôles devraient être renforcés car c'est là que les terroristes rentrent sur le territoire. Gamatié Mahamadou Yanssambou, secrétaire général du Syndicat national des conducteurs de taxi :
"Nous avons interpellé les autorités par rapport à l'entrée aux frontières. Concernant les véhicules de passagers qui viennent d'un pays voisin, quand on fait des fouilles, les étrangers qui n'ont pas leurs pièces d'identités doivent payer 1500 francs CFA. Les Nigériens qui n'ont pas de pièce d'identité doivent pour leur part payer 500 francs. Ce n'est pas un moyen efficace. Car les terroristes ont compris que pour rentrer au Niger, il suffit d'avoir 1500 francs."
Risque zéro pour le sommet de l'UA
Les Nigériens doivent donc s'accommoder de ces contrôles quotidiens, les autorités voulant garantir le risque insécurité zéro à l'occasion du sommet de l'Union africaine. "Nous sommes dans la période la plus critique où nous n'avons pas besoin d'incidents", explique Kalla Moutari, le ministre nigérien de la Défense. "Et pour ça, nous avons pris des mesures pour garantir un risque zéro et ça va déranger bien sûr les citoyens honnêtes. C'est pourquoi j'en appelle à leur compréhension, à leur tolérance, à leur collaboration. Nous le faisons dans un but bien précis."
Mais à Niamey et à l'intérieur du pays, la psychose s'est désormais emparée des populations qui redoutent l'imminence d'une attaque terroriste.