L'affaire Kabund révèle-t-elle une lutte au sein de l'UDPS ?
31 janvier 2022Parmi les manquements reprochés officiellement à Jean-Marc Kabund figurent des accusations d’escroquerie dans la vente de cartes de membres du parti mais aussi de corruption et d'extorsion dans les nominations aux postes de l'Etat. Des violences physiques et verbales à l’encontre de militants de l’UDPS lui sont aussi reprochés.
Mais plusieurs observateurs estiment que Jean-Marc Kabund évoluait en électron libre et s’était trop émancipé de Félix Tschisekedi. Cette attitude aurait fragilisé le parti présidentiel alors que le président congolais a besoin d'un parti uni et fort pour un second mandat.
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Elément devenu dangereux ?
Selon cette théorie, il fallait alors se débarrasser de cet élément devenu dangereux. La décision de la Convention démocratique du parti (CDP) a été lue par son président, Victor Wakwenda:
"Vu la gravité des manquements mis à sa charge, la commission nationale de discipline rend les sentences suivantes : la déchéance de monsieur Jean-Marc Kabund pour toutes ses fonctions au sein de l'UDPS - Tshisekedi, l'exclusion de monsieur Jean-Marc Kabund du parti".
Par ailleurs, la CDP a mis en place un directoire national pour la gestion de l'UDPS. Il est composé de Victor Wakwenda, président de la CDP, Jacquemain Shabani, président de la commission électorale permanente du parti et Augustin Kabuya, secrétaire général de l'UDPS qui remplace désormais Jean-Marc Kabund à la tête de ce parti.
Sérieux problème à l'UDPS
Une démarche logique, selon Jean-Pierre Alumba Lukamba, analyste indépendant qui estime qu'il fallait recadrer les choses, même s'il y a encore un problème sérieux au sein de ce parti présidentiel.
"Le vrai problème de l'UDPS est d'ordre idéologique et structurel. Aussi longtemps que ce problème n'est pas effectivement résolu, le directoire national ne pourra pas assurer un second mandat au président Félix Tshisekedi étant donné que son deuxième mandat dépend beaucoup plus de la réalisation de ses promesses", observe l'analyste indépendant.
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La République démocratique du Congo doit organiser des élections en novembre 2023. Le président Félix Tshisekedi a déjà annoncé sa candidature pour un second mandat. Mais ses opposants l’accusent d’avoir pris le contrôle de la Commission électorale nationale indépendante et de la Cour constitutionnelle.