L'Afrique mise sur le nucléaire malgré Fukushima
11 mars 2016Malgré les défis et les inquiétudes relatifs au développement de l'énergie nucléaire dans le monde, il faut s'attendre à ce que de nombreux pays africains poursuivent leur course vers l'énergie nucléaire. Déjà le Japon où l'accident a eu lieu ne renonce pas au nucléaire. Shinzo Abe, le Premier Ministre a indiqué que son pays reste dépendant de cette source d'énergie. Voilà qui sonne comme un encouragement aux États africains qui lorgnent vers les réacteurs nucléaires.
Technologie chinoise
Sur le continent, le Kenya, le Nigeria et surtout l'Afrique du Sud ont des projets concrets. L'Afrique a de l'uranium mais pas la technologie. Alors son premier partenaire est la Chine. La Chine, 6ème au plan mondial en terme de capacité de production a beaucoup de clients en Afrique. Koffi Kouakou, spécialiste des questions de prospective :
«Il y a un pays africain qui se démarque des autres, c'est l'Afrique du Sud. Et comme vous le savez déjà, la grande compagnie sudafricaine qui s'appelle Escon, a du mal à fournir l'électricité pour permettre de faire tourner l'économie sudafricaine. Donc les dirigeants sudafricains se retrouvent maintenant en face d'un défi énergétique très important et ils sont en train de considérer le financement d'au moins - en rand - c'est plus de mille milliards de rands d'investissement dans l'énergie nucléaire.»
Aventure périlleuse
Pourtant sur le continent, il y a des gens en Afrique pour qui l'investissement dans le secteur nucléaire n'est pas bon. René Ngongo, écologiste congolais :
«La catastrophe de Fukushima, ça a été aussi une occasion pour nous Africains, de voir les méfaits de l'énergie nucléaire. C'est vrai que la tendance est d'aller vers cette énergie parce qu'on dit qu'elle est la moins chère; c'est un exemple que l'Afrique ne peut pas se permettre de suivre parce que non seulement il y a des risques liés à la pollution mais aussi les dégâts sont là ! La sécurisation de ces centrales, un pays comme le Japon n'a pas réussi à le faire et je vois mal les pays africains s'engager dans cette énergie aussi dangereuse !»
L'aspect sécuritaire est d'autant plus préoccupant qu'il a été révélé qu'Al-Qaida avait des plans pour se procurer du matériel nucléaire et recruter des scientifiques pour mettre au point des «bombes sales». Aujourd'hui, la collaboration entre différents groupes extrémistes en Afrique ne peut que renforcer cette peur.