L'Afrique à travers la presse allemande
13 avril 2017Le titre d’un des articles de la taz, die tageszeitung, est en soi très révélateur par rapport à la situation en RDC : "la peur plus forte que l'insatisfaction". L’article a été publié au lendemain de l’appel de l’opposition à une grande marche contre le président, Kabila et qui n’a pas été suivie. A la place des militants de l’opposition, c’est la police qui a occupé la rue. Kinshasa était restée étrangement calme de même que dans les quartiers populaires. Magasins, stations d'essence et les supermarchés sont restés fermés, signe que la peur a pris le dessus dans la ville des 15 millions d'habitants. Personne n’a osé aller travailler, ou sortir de sa maison. La situation était presque la même à l’intérieur du pays: à Goma, à Bunia ou encore à Mbuji-Mayi, les gens se sont cachés à la maison – au moment où l’opposition reste profondément divisée note la taz qui conclut, dans ces conditions, il est impossible de mobiliser les masses.
Frankfurter Allgemeine Zeitung fait part de son côté de la volonté de l’Allemagne et de la France de renforcer leur coopération militaire en Afrique. Les deux pays se sont mis aussi d’accord sur des dates pour parler d’un projet d'armement communs et d’une opération conjointe. Un accord intergouvernemental a été signé lundi dernier par les ministres de la défense des deux pays à Berlin.
Par ailleurs, l'Allemagne et la France sont convenues de soutenir une force anti-terroriste multinationale africaine, le « G5 ». Berlin et Paris vont maintenir leurs bases de transport aérien se trouvant à l'aéroport de Niamey au Niger. L'accord de coalition prévoit également entre autres d'envoyer l'année prochaine des éléments de la Brigade franco-allemande dans les « missions en cours au Mali » selon la FAZ.
La Süddeutsche Zeitung touche de son côté à un sujet très sensible. Celui de l’image que certains ont de l’Afrique en Europe. Et ils sont nombreux en Afrique à se plaindre à ce sujet. Des images limitées aux enfants qui meurent de faim, des guerres ou encore de la famine. Mais malheureusement, note le journal, certains pays sur le continent continuent de produire ces images. Parfois, ce sont des guerres qui conduisent à la famine. Et parfois, c’est juste la mauvaise gouvernance selon le quotidien bavarois.
Le Kenya, par exemple, n’est pas un pays riche, et il n’est pas non plus un pays très pauvre. Or, dans ce pays, il y a encore aujourd'hui des millions de personnes qui meurent de faim. Pour cela, les gouvernements occidentaux ont offert des enveloppes d'aide au cours des dernières années et ont mis beaucoup d’argent dans le renforcement des institutions étatiques. Pas une mauvaise idée en soi ; mais dans l'un des pays les plus corrompus au monde, c’est une chose délicate. La preuve, dans le cas de l'aide d'urgence pour faire face à la sécheresse, peu d'aide arrive dans les zones touchées. Et c’est parce que les agents de l’Etat sont aussi des paresseux d’après la Süddeutsche Zeitung.