L'Allemagne en toute discrétion au Burundi
25 juin 2015A quelques jours des élections législatives, le régime Nkurunziza semble s'affaiblir, au vu des nombreuses défections enregistrées au sein même du camp présidentiel et du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Gervais Rufyikiri est arrivé la semaine dernière en Belgique. Officiellement pour s’y faire soigner. Mais celui qui se considère toujours comme le 2eme vice-président du pays a décidé de faire comme la plus part des cadres du CNDD-FDD : prendre ses distances avec le président sortant. Dans une interview qu’il a accordée à la Deutsche Welle, Gervais Rufyikiri demande explicitement à Pierre Nkurunziza de renoncer à briguer un troisième mandat alors que les violences repartent de plus belle à Bujumbura. Ecoutez-le ici au micro d'Eric Topona.
Certains des cadres du parti quittent peut-être le navire par opportunisme politiques, mais peut-être que leur départ permettra de relancer des négociations avec le régime, de plus en plus esseulé? Toujours est-il que pour l'heure, certains analystes craignent un nouveau serrage de vis et une nouvelle vague de répression des contestataires, "dissidents" compris.
Depuis Berlin, le gouvernement allemand ne prend pas très ouvertement position sur la crise au Burundi. Pourtant, le cabinet d'Angela Merkel suit de près la situation et, pour Julia Grauvogel, chercheuse à l'institut GIGA, à Hambourg, les autorités allemandes misent plutôt sur des pressions diplomatiques en toute discrétion.