L'Allemagne traverse une période de turbulences économiques
16 août 2019La croissance économique de l’Allemagne a diminué au deuxième trimestre de 0,1% par rapport au trimestre précédent.
Le Produit intérieur brut (PIB) allemand est à moitié tributaire des exportations, c’est pourquoi l’économie allemande est aussi sensible aux mesures protectionnistes des autres pays.
La diminution de la croissance du PIB concerne actuellement les secteurs industriels qui exportent des produits manufacturés. Mais cette baisse est tempérée par la consommation et un secteur du bâtiment qui est en hausse.
Volker Treier, chef du département du commerce extérieur à la Chambre de l’industrie et du commerce allemande, fait part de son inquiétude :
"L’affaiblissement de notre situation économique vient de l’étranger. Il est issu des nombreux conflits auxquels nos entreprises sont confrontées : des guerres commerciales, des courses à la dévaluation des monnaies, des logistiques d’approvisionnement en pétrole incertaines, le Brexit aussi... Beaucoup d’entreprises partout dans le monde attendent des investissements. Nous sommes frappés durement en tant que fournisseur de machines-outils et d’autres équipements. Nous n’en voyons pas la fin."
Angela Merkel veut maintenir le cap
Pour le moment Angela Merkel ne songe pas à renoncer à l’équilibre budgétaire avec un éventuel plan de relance. Elle peut compter sur les conservateurs qui souhaitent un budget fédéral équilibré.
Mais le débat est en cours, notamment au SPD, le parti social-démocrate, qui souhaite qu’un plan de lutte contre le réchauffement climatique soit financé par l’endettement.
Michael Grömling, de l’Institut der Wirtschaft à Cologne, estime que la conjoncture intérieure est stable en Allemagne.
"Ce qui est important, c’est d’améliorer durablement les conditions standards. Ce qui signifie d’aller vers plus de flexibilité. Afin que nous puissions agir au mieux dans ce processus de réajustement."
La rigueur économique allemande étant inscrite dans la constitution au moyen d’un frein budgétaire, cela rend difficile toute manœuvre qui tendrait vers l’endettement.
Bruxelles ou le FMI réclament régulièrement que l’Allemagne dépense plus pour soutenir la croissance. En cas de récession, le pays pourrait toutefois revoir sa politique d’équilibre financier.