L'annonce de la Céni se fait attendre en RDC
9 décembre 2011Pour l'instant, on en reste donc aux 49% des voix à Joseph Kabila, le président sortant, suivi d'Etienne Tshisekedi, le candidat de l'UDPS, crédité de 33,3%. Des résultats qui portent sur 90% des bureaux.
Des résultats contestés par l'opposition
La Céni affirme que les reports successifs témoignent de sa volonté de transparence. Le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, le président de la Commission, a justifié le dernier report en ces termes : « Nous devons comparer si les résultats reçus sur procès-verbaux correspondent à ceux reçus par valise satellite. »
Ces explications ne convainquent pas l'opposition qui dénonce un "énième blocage" et critique notamment la publication, à l'oral et au compte-goutte, des résultats partiels ces derniers jours, et réclame un comptage par bureau de vote et non par province. A titre d'exemple, jeudi soir, les résultats de 51 des 1.442 bureaux de Lubumbashi, au Katanga, restaient introuvables, alors qu'ils ont bien accueilli des électeurs le 28 novembre.
La tension reste vive
L'ONG International Crisis Group craint un "nouveau cycle de violence" dans le pays. Elle appelle l'ONU, l'Union africaine et même l'Union européenne à « envoyer de toute urgence une mission de médiation entre factions rivales » pour éviter le bain de sang. Outre les violences et couvre-feu rapportés dans plusieurs endroits, citons un exemple qui illustre cette tension : à Mbuji-Mayi, le fief de Tshisekedi dans le Kasaï, le trafic aérien est interrompu depuis dimanche dernier : tous les vols sont annulés sans plus d'explication, hormis les avions militaires et ceux de la Monusco, la mission de l'ONU au Congo.
On susurre que des tractations seraient en cours entre le parti au pouvoir et l'UDPS de Tshisekedi, en vue de former, peut-être, un gouvernement d'union nationale. Ce qui pourrait aussi expliquer les multiples reports de la publication des chiffres, en attendant d'avoir fixé le cadre de l'avenir politique de la République démocratique du Congo.
Officiellement, le nom du vainqueur de la présidentielle doit être proclamé le 17 décembre par la Cour suprême de justice, après traitement du contentieux. Le prochain président congolais prêtera serment le 20 décembre.
Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Carine Debrabandère