L'armée congolaise montrée du doigt
28 novembre 2012Les exactions commises par l'armée congolaise sont rapportées par la population civile de Minova et ses environs. Cet habitant dénonce un pillage par des militaires FARDC dans la cité de Kalungu, située à neuf kilomètres au sud de Minova :
« Vingt militaires des FARDC voulaient arracher une chèvre à un garçon âgé de 14 ans, ils lui ont logé deux balles dans la tête, l'enfant est mort sur les lieux. D'autres éléments des FARDC ont tenté de venir en l'aide à l'enfant, mais ils ont été blessés par les premiers. »
Implication de miliciens mai-mai
Avec la chute de Goma, dans le Nord-Kivu, de nombreux militaires congolais se sont regroupés à Minova. Certains d'entre eux se font donc remarquer par les actes de vandalisme, de pillage et même de viols. Face à cette situation, certains hommes cherchent à mettre leurs filles et femmes à l'abri, en les envoyant soit à Bukavu soit à Goma. Et dans sa guerre contre les rebelles du M23, l'armée congolaise bénéficie de l'appui de miliciens mai-mai. Une alliance dictée par la situation actuelle. Le colonel Mirimo Porini est l'un des commandants du groupe mai-mai, Alliance du peuple pour un Congo libre et souverain (APCLS) :
« L'alliance est fondée sur le patriotisme car le pays est agressé. C'est la circonstance qui nous unit pour libérer notre pays. Nous nous sommes sacrifiés et dans pareil cas on n'a pas besoin d'un soutien quelconque. Nous combattons sous l'égide de APCLS. Les armes, nous les recevons de l'ennemi. Quand nous le frappons, nous récupérons ses armes parce qu'il n'est pas fort. Et nous avons aussi nos propres armes. »
En vue de lutter contre les violences dont sont victimes les populations civiles de la part des militaires ainsi que des milices, le nouveau commandant des forces terrestres, le général François Olenga, s'est rendu récemment à Kalungu. Une occasion pour lui de rehausser le moral de ses troupes. Une présence qui a aussi rassuré la population.
Le M23 se retire de Goma
Dans le Nord-Kivu, le M23 a commencé son retrait de Goma. Selon le porte-parole militaire du mouvement rebelle, Vianney Kazarama, le matériel militaire et les équipements médicaux ont commencé à être acheminés dans les anciennes bases du mouvement à Rutshuru, environ 60 km de Goma. Le retrait des hommes, lui, devrait se faire plus tard. Ecoutez ci-dessous les explications de Ramata Soré.