L'Asie après le 11 septembre

De l’Afghanistan jusqu’à la Chine, tous les pays asiatiques ont d’abord répondu à l’appel des Etats-Unis après les attentats, un appel à lutter contre le terrorisme y compris à travers l’information, comme l’explique Pattayera Sumano, directrice de la radio télévision nationale thaïlandaise NBT :

« En Thaïlande, les médias et le gouvernement ont essayé de faire en sorte que le pays soit plus sûr. Plus de sécurité, voilà ce que nous avons retenu de ces évènements. Et nous en parlons aussi dans nos médias, pour mettre notre peuple en garde contre le terrorisme. »

Très vite, l’émotion et la compassion pour les familles des victimes américaines ont cédé la place à un profond désaccord avec la politique menée par George W. Bush dans le cadre de la lutte antiterroriste, à savoir l’intervention américaine en Irak et en Afghanistan. Deux missions qui sont vivement critiquées en Asie selon Zaza Yuazariahia de la chaîne de télévision indonésienne Metro TV :

« Sur le plan privé, beaucoup de gens sont contre les Etats-Unis, non pas à cause des évènements du 11 septembre mais à cause de l’invasion de l’Irak. La réaction américaine aux attentats, l’invasion de l’Irak, n’est pas très populaire en Indonésie. »

La politique américaine en Irak est également critiquée au Pakistan comme en témoigne Dak Dar Alam, directeur du « Virtuel Television Network » :

« Cela aurait pu être évité. Il y a des attaques et des attentats à la bombe dans le monde entier. Mais une telle réaction de la part des Etats-Unis a monté presque tous les Pakistanais contre l’Amérique. »

Le comportement de nombreux Américains à l’égard des musulmans est lui aussi au cœur des critiques : les contrôles et autres discriminations dissuadent de plus en plus les jeunes asiatiques de se rendre aux Etats-Unis pour y faire leurs études.