L'attaque raciste en Italie décryptée par la presse
5 février 2018Les faits remontent à samedi mais font encore beaucoup réagir la presse allemande ce lundi. Tout s'est passé dans la petite ville de Macerata dans le centre de l'Italie. La Süddeutsche Zeitung raconte une nouvelle fois dans ses pages. Un raciste, "candidat du parti d'extrême-droite par le passé a semé la panique dans la ville pendant deux heures." Armé, il a tiré sur six personnes "au seul motif de leur couleur de peau". Résultat : six blessés originaires de Gambie, du Nigeria, du Mali et du Ghana. "La même semaine dans la région un demandeur d'asile nigérian avait été arrêté, soupçonné d'avoir assasiné une jeune femme".
Climat de haine
"Ce n'est pas la première fois que les fascistes s'en prennent à des réfugiés", rappelle la Tageszeitung. "Sauf que là, le contexte est différent, le pays est en pleine campagne pour les législatives du 4 mars", décrypte le journal. "Et du coup la politique migratoire revient au centre du débat", renchérit la Süddeutsche qui cite La Repubblica, journal italien. "Il y un véritable climat de haine dans le pays", racontent les journalistes sur place.
On lit d'ailleurs des commentaires haineux contre les réfugiés dans toute la presse. "L'économie n'est pas encore assez forte pour faire disparaître les peurs", dit la Süddeutsche Zeitung. "Mais il serait temps que Silvio Berlusconi, qui pourrait gouverner avec la Ligue, le parti d'extrême-droite prenne ses distances clairement avec les faiseurs de peur". Ce week-end il ne l'a pas fait.
Nouveau vote pour approuver le gouvernement en Allemagne
Dans la presse aussi, des nouvelles plus encourageantes aussi, en tout cas pour l'Allemagne, où le SPD et les conservateurs de la CDU-CSU sont proches d'un accord pour former un gouvernement. Quatre mois après les élections, c'est évidemment à la Une des journaux ! "Sauf que pour cet accord il faudra encore l'approbation des 440 000 membres du SPD", rappelle la Süddeutsche Zeitung. Le président du parti, Martin Schulz a en effet promis à ses membres qu'ils pourraient dire oui ou non sur l'accord qui aura été trouvé avec Angela Merkel. Sauf que les oppositions sont nombreuses dans son parti. "Est-ce que les avancées gagnées par le président du parti avec Angela Merkel suffiront pour convaincre les membres du SPD ?", demande la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Processus non démocratique ?
"Partout les sections locales du parti enregistrent en plus soudainement de très nombreuses adhésions. 500 à Munich depuis le début de l'année, du jamais vu !", raconte Abend Zeitung, un tabloid de la ville. "Est-ce des gens contre la coalition qui veulent faire échouer cette formation de gouvernement?", demande-t-il. "De toute façon ce n'est pas démocratique ce vote, le gouvernement est responsable devant les membres du parlement, pas devant les membres d'un parti", s'insurgeait ce week-end une politologue sur le site de nos confrères de la radio Deutschlandfunk. Alors approbation des membres ou pas ? Réponse dans quelques jours.