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Le barrage à Alassane Ouattara se construit en Côte d'Ivoire

16 septembre 2020

Des mouvements de la société civile et l'opposition s'organisent pour empêcher un troisième mandat de l'actuel président ivoirien.

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Elfenbeinküste Wahlen Alassane Ouattara (picture-alliance/Xinhua/Y. Sonh)
Image : Yvan Sonh/Xinhua/picture-alliance

Deux jours après la publication de la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle du 31 octobre, des mouvements de la société civile et des partis politiques de l’opposition s'organisent pour faire barrage à la candidature d’Alassane Ouattara qui est en course pour un troisième mandat. Les explications de Julien Adayé notre correspondant à Abidjan.

A lire également : Présidentielle en Côte d’Ivoire : les candidats connus

Une quarantaine d’organisations de la société civile et des partis politiques d'opposition, dont le PDCI d’Henri Konan Bédié, le GPS de Guillaume Soro et le COJEP de Charles Blé Goudé ont en effet décidé de mettre en place un mouvement citoyen dénommé N3M (Non au 3e Mandat).

"Sauver les acquis démocratiques"

Face à la presse ce mercredi matin, Guy Serges Alexis du Groupement politique solidaire et porte-parole au cours de cette rencontre a expliqué les objectifs de ce mouvement :

"Non au troisième mandat du président Alassane Dramane Ouattara est composé d’une dizaine de groupements politiques et d’associations qui ont décidé de se mettre ensemble pour sauver les acquis démocratiques de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire dit non au troisième mandat d’Alassane Dramane Ouattara. Nous sommes déterminés, nous sommes engagés. La Côte d’Ivoire fera comme le Mali s’il le faut mais nous disons non au troisième mandat d’Alassane Dramane Ouattara."

Barrage à Alassane Ouattara : écoutez le sujet de notre correspondant

Un peu plus tard, en fin d’après-midi, c’est la plateforme EDS et le FPI proche de l’ancien président Laurent Gbagbo qui étaient face à la presse pour appeler à la mobilisation afin, selon eux, d’accélérer l’avènement d’un état de droit par des élections démocratiques, transparentes et inclusives. Georges Armand Ouégnin est le président d’EDS :

"EDS lance un appel pressant à la mobilisation des militants et sympathisants des partis et organisations membres de la plateforme, des démocrates de tout bord et du peuple de Côte d’Ivoire pour faire barrage à la forfaiture, à la dictature de monsieur Alassane Dramane Ouattara et à se mettre en ordre de bataille pour des manifestations."

Affrontements

Depuis lundi,  des manifestations pour dénoncer le troisième mandat du président Ouattara se multiplient à travers le pays. Ce mardi (15.09.20) à Bonoua, une marche pacifique s’est transformée en affrontement entre forces de l’ordre et manifestants.

A Bangolo, dans l’ouest du pays, le siège local de la Commission électorale a été saccagé. Ailleurs, dans les villes de Dabou, Adzopé et Akoupé au Sud,  Guiglo et Facobly dans l’Ouest, les voies routières internationales ont été fermées à la circulation par les manifestants.  

Le FPI a dénoncé l’enlèvement de Justin Koua, secrétaire général adjoint du parti à Korhogo dans le nord du pays.  Et la fièvre ne semble pas prête de retomber.

Vue aérienne sur Abidjan, le pont de Cocody et le stade de football
Julien Adayé Correspondant en Côte d'Ivoire pour le programme francophone de la Deutsche Welle@AdayeJulien