Le Burundi un an après la présidentielle
20 juillet 2016Sa réélection contestée a été obtenue en partie à cause du boycott de ce scrutin par les principales figures de l'opposition, pour qui le troisième mandat du président est illégal et illégitime.
Aussi, cette élection présidentielle s'est-elle tenue dans un contexte marqué par des manifestations contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Un an après, la situation est allée de mal en pis, se plaint Marguerite Barankitse. La militante vit en exil tout comme des milliers de Burundais qui ont fui le pays les douze derniers mois.
« Le peuple burundais a été humilié. Chaque jour, il y a deux ou trois personnes qui sont enlevées. Il ya des tueries extrajudiciaires. On continue à vivre un drame. Maintenant, je suis à Mahama, dans le camp de refugiés burundais au Rwanda, où il y a plus de 50.000 personnes, dont 60% sont des enfants. La semaine dernière vous avez appris l’assassinat de l'ancienne ministre burundaise Hafsa Mossi. Pourtant, elle était membre du parti au pouvoir »
Ce tableau sombre est relativisé par Jean-Claude Karerwa Ndenzako, le porte-parole adjoint du président burundais:
« En dépit de quelques défis qui trouvent des remèdes au jour le jour, le Burundi retrouve de plus en plus sa sérénité d’antant et consolide sa place dans le concert des nations. Comme 2020 se profile déjà à l’horizon, nous devrions éviter de perdre du temps et orienter le débat démocratique vers les prochaines élections. »
Malgré les pressions politiques et diplomatiques des communautés régionale et internationale, les autorités burundaises persistent et signent : il est hors de question de dialoguer avec les opposants radicaux au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Des opposants que le régime de Bujumbura qualifie de "putschistes".
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