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Le CNSP dissout, une page se tourne au Mali

27 janvier 2021

Un décret publié ce mardi met fin à l’existence du comité national pour le salut du peuple CNSP. Une décision attendue qui fait réagir à Bamako.

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Mali Bamako Feierlichkeiten 60 Jahre Unabhängigkeit
Image : Michele Cattani/AFP

Le comité national pour le salut du peuple avait été mis en place au lendemain du coup d’état du 18 août mais sa dissolution - pourtant inscrite dans la charte de la transition - tardait à se matérialiser. 

Maintenant que cette dissolution est éffective, les avis sont plutôt partagés dans les rues de la capitale malienne Bamako. "Pour moi la dissolution du CNSP fait partie des accords et de la charte de la transition. C’est normalement le dernier point à régler pour qu’on avance vers les reformes" réagit un citoyen malien qui se dit "très content que cette décision soit prise. Mieux vaut tard que jamais ! " 

Mali Dekret über die Auflösung des CNSP
Le CNSP a été dissout suite à un décret publié mardi 25 janvier.Image : Präsidialamt Mali

Un autre habitant considère "cette dissolution du CNSP comme un non-événement. Parce que malgré cette dissolution, nous constatons que c’est la junte qui continue à diriger le pays avec notamment la vice-présidence, la présidence du Conseil national de transition (organe législatif) et les postes ministériels. C’est donc les cinq mousquetaires qui sont reconnus officiellement comme étant les responsables du CNSP qui sont toujours aux affaires" estime t-il. 

"La dissolution du Comité national pour le salut du peuple était attendue depuis fort longtemps. Ce n’est donc pas une surprise. Cela dénote de la bonne volonté du gouvernement de donner le pouvoir le plus rapidement possible aux civils en organisant des élections libres et transparentes afin de pérenniser la démocratie dans le pays" réagit pour sa part un autre Bamakois. 

Des supporters du CNSP dans les rues de Bamako en septembre 2020.
Des supporters du CNSP dans les rues de Bamako en septembre 2020.Image : Getty Images/AFP/M. Cattani

"Un signal fort"

Amadou Maïga est le secrétaire parlementaire du Conseil national de transition. Ce proche des militaires au pouvoir estime pour sa part que la dissolution du Comité national pour le salut du peuple donne du crédit aux auteurs du coup d’état du 18 août dernier, qui a renversé l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta. "Certains pensaient que le CNSP allait demeurer l’organe politique de cette transition en essayant de tirer des ficelles. Maintenant que tous les organes de la transition sont mis en place conformément à ce que le CNSP avait promis à la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Le CNSP a été tout simplement dissout, contrairement à tout ce qui avait été dit dans le passé. Je pense que c’est un signal très fort pour montrer qu’ils ne sont pas là pour s’accaparer du pouvoir, mais au contraire, ils [= les militaires de la junte] sont juste intervenus à un moment donné de l’histoire de notre pays, où tout allait mal" explique Amadou Maïga.

La dissolution du CNSP était l’une des recommandations du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao courant janvier. Son annonce coïncide avec la visite du président de transition en France. Bah N’Daw doit s’entretenir avec son homologue Emmanuel Macron sur la situation sociopolitique qui prévaut au Mali, en amont du sommet du G5 Sahel prévu mi-février au Tchad.