Le convoi humanitaire russe traverse la frontière

« Tous les prétextes pour retarder la livraison de l'aide aux zones en situation de catastrophe humanitaire ont été épuisés. La Russie a décidé d'agir ». Tel était le communiqué du Ministère des Affaires étrangères russe ce matin, au moment même où une centaine de camions blancs franchissaient la frontière avec l'Ukraine. Moscou a mis en garde les autorités ukrainiennes contre toute « provocation » ou toute initiative visant à perturber la progression du convoi vers la ville de Louhansk. Dans le bastion pro-russe assiégé par l'armée ukrainienne, les civils souffrent de graves pénuries.

Un observateur de l'OSCE présent à la frontière a affirmé que seule une trentaine de ces camions ont été inspectés hier et la nuit dernière. Les autres sont passés sans aucun contrôle de leur cargaison. Le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé ce matin qu'il n'escortait pas la caravane humanitaire russe. Selon le CICR, ses représentants n'ont pas reçu de « garanties de sécurité suffisantes ».

Dans la foulée, Kiev a dénoncé « une violation flagrante du droit international et de l'inviolabilité des frontières » et dit craindre « des provocations délibérées ». La diplomatie ukrainienne a toutefois exclu tout recours à la force contre le convoi russe.

Ce nouveau rebondissement intervient la veille de la visite d'Angela Merkel à Kiev pour relancer la voie diplomatique. Invitée par le président ukrainien, la chancelière s'entretiendra avec le gouvernement sur les « possibilités concrètes pour soutenir l'Ukraine dans la crise actuelle », notamment sur le plan économique.