Le coup d'Etat en Guinée inquiète en Afrique de l'Ouest
7 septembre 2021La prise de pouvoir par l’armée emmenée par le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, pourrait avoir des conséquences pour les pays voisins de la Guinée. Et ce nouveau coup d'état militaire inquiète.
Pour certains analystes, il ne présage rien de bon pour la paix en Afrique de l’Ouest. C’est ce qu'estime Ansoumane Camara, analyste politique et économiste guinéen. A son avis, ce coup de force pourrait donner des idées à des militaires dans d'autres pays.
"C'est un mauvais signal après le cas du Mali. Ça peut donner le courage à d’autres militaires de la sous-région ouest africaine d'emboiter le pas de la Guinée, surtout que depuis hier, il a été établi que le nouvel homme fort a des liens avec Assimi Goïta du Mali. Donc ça veut tout dire", craint l'analyste.
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Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali après un coup d’Etat en août 2020 qui a renversé l’ancien président, Ibrahim Boubacar Keïta.
Même son de cloche pour Kojo Asante, directeur du département de promotion et d'engagement politique au Centre pour le développement démocratique au Ghana. Pour lui, il faut vite trouver une solution à ces putschs.
"Je pense que tout le monde dans la région craint un retour des coups d’Etats militaires répétés et nous devons réfléchir rapidement à comment remédier à cela avant que la situation ne s’aggrave", estime-t-il.
De son côté, Ibrahima Kane, analyste politique à Open society initiative for west Africa (OSIWA), analyse ce putsch différemment. Sans promouvoir le changement du pouvoir par la force, celui-ci estime que cela pourrait décourager les dirigeants qui s’accrochent au pouvoir.
"Cela donne des indications à ceux qui veulent tripatouiller leur Constitution que ce n’est pas une option. Un troisième mandat n'est pas une option dans nos pays. La deuxième chose c'est de dire aux dirigeants africains qui font tout pour détruire leur système judicaire, qui essayent de mettre au pas toutes les institutions qui contribuent à bâtir l'Etat de droit, que c’est ce qui risque de leur arriver".
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Ce nouveau coup d’Etat relance la question de la démocratie dans les pays africains. Pour l’heure, il a été condamné par l’Onu, l’Union Africaine et la Cédéao mais l’avenir politique du pays reste incertain.
On rappelle que la Guinée avait connu un autre putsch en 2008. Celui-ci avait d’ailleurs plongé le pays dans une crise sans précédent.