Wanted ! Trump règle ses comptes avec Pékin
20 avril 2020Les critiques à l'égard de l'Organisation mondiale de la santé concernant sa trop grande proximité ne datent pas d'hier et Donald Trump n'en a pas l'apanage.
Selon Harry Wu, directeur de l'Institut pour l'éthique de la médecine à l'Université de Hong Kong, la Chine n'a eu de cesse d'étendre, de manière systématique, son influence sur l'OMS, notamment en réussissant à placer, à la tête de l'organisation, les candidats de son choix.
"Au début des années 2000, la Chine a compris comment elle pouvaient remporter l'adhésion des Etats africains : elle a promis d'investir sur le continent pour qu'il se développe. Et en 2003, l'énorme travail de lobby en Afrique a porté ses fruits : Margaret Chan a été élue directrice de l'OMS."
La question de la transmission du virus
Dans la présente crise, c'est en particulier le mode de transmission du virus qui fait l'objet de controverses. Selon la plupart de scientifiques, le nouveau coronavirus a probablement été transmis à l'homme par un animal.
Mais la présence, à Wuhan, berceau de l'épidémie, d'un Institut de virologie alimente depuis le début des spéculations sur une possible fuite depuis ces installations sensibles.
Le laboratoire en question a beau démentir, la discussion est loin d'être close : outre les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont demandé de plus amples explications à la Chine.
A quoi joue l'OMS ?
Quant à l'OMS, son action suscite également des critiques. Selon Mareike Ohlberg, qui travaille pour un centre de recherches sur la Chine basé à Berlin, l'organisation aurait préféré ignorer certaines informations importantes sur la transmission du virus.
"Nous savons qu'au sein même de l'OMS, certains se sont penchés sur cette question de transmission du virus d'homme à homme. Mais dans les grandes directives et dans les grosses conférences de presse, on a préféré s'orienter clairement sur ce que la Chine voulait officiellement entendre."
L'Australie monte au créneau
A noter que Canberra a appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante sur la façon dont l'OMS a géré la crise. L'Australie aurait, selon son ministre de la Santé, réussi à limiter la propagation du virus en partie en allant à l'encontre des conseils de l'organisation onusienne.
Elle a notamment été l'un des premiers pays au monde à interdire l'entrée, sur son territoire, des voyageurs en provenance de Chine. L'Australie compte à ce jour 6.600 cas et 70 morts du Covid-19.