Le HCR au Moyen-Orient s'alarme de la situation au Niger
13 avril 2018Depuis la découverte des tortures et traitements inhumains que subissent les migrants africains en Libye, un système d'évacuation a été mis en place par le Haut Commissariat aux réfugiés. 1.342 personnes ont été évacuées ces cinq derniers mois. La grande majorité, plus précisément 1.020 personnes, ont été envoyées au Niger, censé servir de transit avant des départs vers l'Europe. Mais le processus de réinstallation est lent et le Niger montre son impatience. Le 1er mars, le pays a même demandé au HCR de stopper les arrivées depuis la Libye.
Fermeture du camp ?
Une situation qui inquiète désormais Amin Awad, le directeur du bureau du HCR au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Il ne cache pas son inquiétude avec le camp ouvert au Niger : "Je vais être franc : cela ne restera pas ouvert longtemps si la communauté internationale ne s'unie pas pour soutenir le Niger et en nous permettant de créer des passages légaux de réinstallation et d'admission directe de catégorie spécifique de personnes vulnérables", exlique-t-il. Pour lui si rien n'est fait, le Niger pourrait se sentir de moins en moins enclin à accueillir les installations du HCR et à garder les installations ouvertes.
Conséquences annexes
Une situation qui pourrait même avoir des conséquences plus importantes. "Si nous voulons étendre ce système à d'autres pays, ceux-ci ne suivront pas, l'exemple du Niger n'étant pas convainquant", estime Amin Awad. "Nous avons vraiment besoin de réussir au Niger pour ouvrir d'autres camps et permettre l'évacuation des personnes qui ont besoin de partir immédiatement de Libye. Je crois que l'intérêt que nous avons vu au début de la part de beaucoup de pays touchés par la situation en Libye, des pays du bassin méditerranéen notamment, ce soutien, cette énergie, je crains qu'ils ne se soient évaporés."