La Grande muraille verte au menu du "One Planet Summit"
11 janvier 2021Selon les initiateurs du sommet, la crise sanitaire liée à la Covid-19 est venue rappeler au monde l’importance de la nature et de la biodiversité. Dans ce contexte, la région du Sahel et son initiative de la Grande muraille verte constituent des priorités.
Le sommet de Paris doit servir de tremplin pour mobiliser la communauté internationale afin de recréer la vie dans les régions touchées par la dégradation de la nature comme celle du Sahel.
Cela passe par la mise en œuvre de certains programmes prioritaires d’après les initiateurs du sommet.
En Afrique, l’initiative de la Grande muraille verte en fait partie, selon Siméon Ehui, le directeur régional Afrique en charge du développement durable à la Banque mondiale.
"Ce sommet est très important parce qu’il va permettre aux chefs d’Etats et aux leaders des bailleurs de fonds – le Secrétaire général des Nations unies et le président de la Banque mondiale – de réaffirmer leurs engagements au soutien de la Grande muraille verte et au Sahel. C’est une impulsion à la zone du Sahel", a indiqué Siméon Ehui de la Banque mondiale.
La Grande muraille verte, un espoir
La Grande muraille verte est censée recréer la vie et fournir des opportunités d'emplois aux populations. Dans la zone du Sahel en Afrique, la destruction de la biodiversité est à l’origine de la famine, des migrations et en partie de l’engagement de certains jeunes dans le terrorisme,
"C’est pour cela que nous allons travailler dans le cadre de la sécurité du Sahel. Si nous pouvons procurer grâce à ce programme de l’emploi aux jeunes et aux femmes, ça pourrait réduire les migrations qui continuent et qui créent des conditions de vie pas tout à fait satisfaisantes, conduisant des jeunes vers le terrorisme", souligne Siméon Ehui.
La Banque mondiale est l'un des principaux bailleurs de fonds de l'initiative. Mais en raison du manque de financement, le programme de la "Grande Muraille verte" est resté comme un mirage quinze ans après son lancement.
D’après le premier rapport d’évaluation commandé par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et publié le 7 septembre 2020, seulement quatre millions d’hectares ont été aménagés sur les 100 millions visés d’ici à 2030.
"Nous aurions pu espérer quelque chose de différent", avait alors déclaré, Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies.
Agroécologie comme solution
A Paris, ce lundi, une autre initiative qui entre dans le cadre de la Grande muraille verte sera lancée par le président français Emmanuel Macron, son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le prince Charles. Il s’agit de "L'initiative agroécologique pour Afrique".
Une trentaine de personnalités doivent intervenir, principalement par visio en raison de la crise sanitaire. Parmi elles, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres,le président de la Banque mondiale David Malpass, l'héritier du trône britannique le prince Charles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, les Premier ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, le président du Costa Rica Carlos Alvarado, la présidente de la BCE Christine Lagarde ou le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence : protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l'agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.