Le G20 essaye de penser à autre chose que l’euro
4 novembre 2011Les grandes lignes ont déjà été tracées. Mais premier constat : on parle encore de la crise de la zone euro. Avec l'Italie cette fois qui a une dette de près de 1500 milliards d'euros, soit trois fois plus que la Grèce : cela représente 120 % de son PIB. Comme il n'est pas question que Rome se retrouve en faillite, il a été décidé cette nuit de placer dorénavant l'Italie sous la surveillance du Fonds monétaire international et de la Commission européenne.
Ces deux institutions vont suivre à la loupe les réformes du gouvernement italien pour réduire ses déficits. A Rome, bien sûr, on présente une autre version : le gouvernement affirme qu'il n'est pas « sous surveillance » mais qu'il va demander des « conseils » au FMI et à la Commission européenne.
Le projet de communiqué final du G20 affirme par ailleurs la nécessité de renforcer les moyens financiers du FMI. La question de la relance de l'économie mondiale a été aussi au centre des discussions avec l'engagement pris par les pays qui ont d’importantes réserves de devises – la Chine bien sûr mais aussi l'ensemble des pays émergeants : le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud, auxquels s'ajoute l'Allemagne – de réorienter leur croissance vers leur marché domestique, c'est-à-dire de soutenir la consommation chez eux afin d’acheter et pas uniquement vendre. Car c'est là, le déséquilibre essentiel de la planète : des pays du Sud qui produisent et épargnent trop tandis que les pays du Nord produisent moins et dépensent.
"Demain on rase gratis"
Enfin, il y a la partie consacrée aux grandes promesses et sur ce point le Sommet de Cannes est aussi riche que les précédents. Le G20 s'est engagé à contrôler les bonus distribués par les banques et à réguler d'ici fin 2012 les produits financiers dérivés accusés d'alimenter la spéculation. Le G20 souhaite aussi réguler les marchés agricoles pour contrôler la hausse des prix des denrées alimentaires. Autant de promesses qui n’engagent que ceux qui les croient.
Toutefois, et cela concerne l'Afrique, le G20 veut augmenter la production agricole pour nourrir la planète. Une augmentation de 70% d'ici 2050 serait nécessaire pour nourrir 9 milliards d’être humains. Mais il n'est pas sûr que l'Afrique tire le plus grand avantage de cette augmentation. Surtout si certains pays continuent de vendre leurs terres arables à des nations étrangères.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Sandrine Blanchard