Le Ghana élit son président
6 décembre 2012Cette élection présidentielle est considérée comme un nouveau test pour la démocratie ghanéenne. Une démocratie qui fait la fierté des Ghanéens et qui est citée comme modèle dans un continent où les crises électorales ne se comptent plus. Et c'est d'ailleurs ce modèle démocratique que le président américain Barack Obama a tenu à saluer en 2009 en réservant au Ghana sa première visite en Afrique sub-saharienne.
Vendredi 7 décembre, en se rendant aux urnes, les 14 millions d'électeurs ghanéens auront sans doute à cœur de consolider cette image. Jusque-là, tout se déroule bien et la campagne électorale s'est achevée ce mercredi sans incidents. Pour Georges Ahadzie, responsable d'une organisation de la société civile ghanéenne, tout devrait bien se dérouler :
« Le souhait de tous, c'est que les élections se passent bien, soient pacifiques. Les Ghanéens de nature ne sont pas des gens prêts à s'engager dans la violence. Mais, ce sont certains hommes politiques qui souvent essaient de pousser les gens sur cette voie. Sinon, les Ghanéens ne voient pas d'intérêts à s'entredéchirer. »Une élection pacifique, c'est ce que souhaitent donc les Ghanéens et à Accra tout comme dans d'autres régions du pays, tout le monde est mobilisé nous dit Georges Ahadzie :
« D'habitude, de nombreuses personnes viennent en ville pour travailler. Mais quand les élections arrivent, ils retournent dans leurs villages ou dans de petites localités pour prendre part au vote. Et c'est ce qui se passe en ce moment. Il y a beaucoup de mouvement dans ce sens. »
Le tribalisme est aussi présent
Même si le Ghana est cité en exemple sur le continent, force est cependant de constater que la démocratie ghanéenne souffre elle aussi d'un mal que l'on retrouve ailleurs en Afrique : le tribalisme. Et là-dessus, la réaction de Georges Ahadzie :
« Beaucoup de personnes votent mais ne savent pas au juste pourquoi ils votent. Ils votent surtout sur des bases tribales pour des gens qui sont de la même communauté qu'elles, qui appartiennent à la même région qu'elles. Ils ne savent rien des programmes qu'on leur propose. »Si John Dramani Mahama a fait campagne autour de la construction de nouvelles infrastructures, Nana Akufo-Ado a fait de l'enseignement secondaire gratuit pour tous sa promesse phare.
Le scrutin présidentiel de ce vendredi s'annonce aussi serré qu'il y a quatre ans. En 2008, l'écart entre Nana Akufo-Addo, le candidat du NPP, et le défunt président John Atta Mills n'avait été que de 40.000 voix sur 9 millions de suffrages exprimés.
En plus de leur président, les électeurs devront aussi désigner un nouveau parlement qui comprendra 275 sièges au lieu de 230 précédemment.