Le Kenya veut se retirer de la CPI
5 septembre 2013Le 10 septembre, c'est à cette date que doit s'ouvrir devant la Cour pénale internationale le procès pour crimes contre l'humanité du vice-président kényan William Ruto. Celui du chef de l'Etat Uhuru Kenyatta est, lui, prévu le 12 novembre. Les deux hommes sont poursuivis pour leurs responsabilités présumées dans les violences qui ont suivi la présidentielle de fin décembre 2007 au Kenya.
Une démarche politique
C'est dans ce contexte que l'Assemblée nationale kényane est invitée à débattre sur l'éventuel retrait du Kenya du Statut de Rome sur la Cour pénale internationale. Pour le politologue Agina Ojwang, pas de doute : la démarche est avant tout politique.
« L'initiative de faire sortir le Kenya de la CPI est due à des motivations politiques venant du groupe parlementaire de la coalition Jubilée. Ce n'est pas réellement une décision nationale motivée par des besoins nationalistes. Donc c'est une petite expérience politique menée par la coalition Jubilée qui n'est pas depuis très longtemps au pouvoir. »
Pas d'impact sur les poursuites actuelles
Il faut dire que l'examen de la motion a été réclamé par des membres de la coalition Jubilée réunissant les partis du président et du vice-président. Mais la démarche n'aura aucun impact sur les procès à venir, comme l'explique le porte-parole de la CPI, Fadi Abdallah :
« Un retrait n'aurait d'impact qu'au moins un an après le dépôt d'une notification de retrait auprès du secrétaire général de l'ONU et en tout état de cause, un retrait du statut de Rome n'aura d'effet que pour le futur. C'est-à-dire que toutes les enquêtes qui sont lancées, toutes les affaires qui sont en cours, ne peuvent pas être arrêtées ou influencées. »
La procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a par ailleurs indiqué que la procédure engagée contre le président et le vice-président du Kenya va se poursuivre. Si le Kenya opte pour un retrait du statut de Rome, il serait le premier pays à le faire.