Le leader du MRC Maurice Kamto arrêté lundi soir à Douala
29 janvier 2019Lundi (29.01.) aux environs de 20 heures, après un long siège devant le domicile de l’opposant Albert Dzongang, les agents de la police ont finalement interpellé le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'ont conduit vers les locaux de la police judiciaire à Douala, préalable à son transfert vers Yaoundé.
"L’heure de son arrestation n’est pas légale" déclare Sosthène Médard Lipot, membre du directoire du parti MRC qui était quelques heures plus tôt avec Maurice Kamto. Celui-ci revendique toujours la victoire à la présidentielle d'octobre et avait appelé samedi à marcher dans tout le pays contre la réélection proclamée de Paul Biya.
"Les raisons au motif desquelles Monsieur Kamto a appelé à des manifestations sont fondées", soutient Sosthène Médard Lipot.
"Nous disons non au hold-up électoral, non à la guerre civile orchestrée par le régime dictatorial dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest, non au pillage de la fonction publique au Cameroun" martèle-t-il.Les partisans de Maurice Kamto maintiennent la pression
Cette arrestation est intervenue peu de temps après que l’esplanade de la résidence d’Albert Dzongang a été envahie par des militants et sympathisants du MRC alertés à propos du placement en résidence surveillée de leur leader.
D'autres personnes arrêtées
"Maurice Kamto et Albert Dzongang ne sont pas les seuls arrêtés et transférés à Yaoundé", précise le Conseiller politique du président du MRC. Christian Penda Ekoka, un économiste réputé et Alain Fogue, universitaire tous deux proches de l'ex-candidat à la présidentielle, ont été également arrêtés au domicile de M. Dzongang
Déjà samedi, l'ex-directeur de campagne du candidat malheureux à la dernière présidentielle Paul-Eric Kingue, et le célèbre rappeur Valsero lui aussi pro Kamto avaient été arrêtés.
Dans une déclaration rendue publique ce mardi (29.01.), le Mouvement pour la renaissance du Cameroun "condamne fermement ces interpellations politiques injustifiées et au demeurant annoncées, dont le but inavoué est de décapiter le MRC et sa coalition gagnante autour de Maurice Kamto". Le vice-président du parti, Emmanuel Simh évoque aussi le cas de son camarade Alain Fogué, universitaire et trésorier du MRC, qui a lui aussi été arrêté lundi soir à Yaoundé pour les motifs "d'insurrection et de destruction des biens", selon le communiqué du MRC qui dénonce des interpellations "politiques" et "injustifiées", et appelle ses militants au "calme" en rappelant "son attachement au respect des lois et règlements de la République sur lesquels se sont toujours fondées ses actions".